Les musulmans ne peuvent plus se permettre de rester en marge de l'évolution dans le domaine scientifique, les sciences rationnelles en particulier, d'autant que l'Islam, en tant que religion, a propulsé des érudits, dans tous les domaines, qu'aucune autre religion n'a su ou pu le faire. Les intervenants animant les débats, au deuxième jour du colloque international sur l'Islam et les sciences islamiques, l'ont confirmé hier, tout en insistant sur l'importance de la relation entre la science et la religion. Une approche, la plus favorable d'ailleurs, pour démystifier les aspects et arguments évoqués par les islamophobes. De l'avis des intervenants, il faut entamer et approfondir des recherches sur le patrimoine scientifique arabo-musulman, riches en œuvres des prédécesseurs, dans toutes les disciplines des mathématiques aux sciences humaines et sociales, en passant par l'astronomie, la chimie, la physique et la médecine. Dans son intervention intitulée « l'impact de l'Islam dans le développement de la médecine ; méthode et pratique», le Dr Guemarri Mohamed a laissé entendre que l'irrationalisme des musulmans est à l'origine de tous les traitements discriminatoires qu'ils subissent d'autrui, les Occidentaux en particulier. Il signifie par irrationalisme la faiblesse et la décadence. «Le monde musulman est depuis des siècles en nette contradiction avec les textes du Coran et le Hadith», a souligné l'intervenant rappelant que plus de 300 versets coraniques rappellent l'être humain à la réflexion, la raison et la concertation. Il juge le moment venu pour rectifier «la terminologie erronée» qui distingue la médecine arabe et musulmane des autres sciences médicales. «Il n'y a ni l'une ni l'autre. La médecine est une seule science. Mais il y a l'effort musulman à travers l'inspiration des textes du Coran et du Hadith», a-t-il précisé tout en confirmant l'apport de l'Islam pour la prospérité de l'humanité. Il rappelle que l'Islam a donné une autre dimension à la raison humaine alors qu'en Occident, la confusion persiste entre ce qui est palpable et l'abstrait (la métaphysique). Nombreux sont d'ailleurs les chercheurs et historiens occidentaux qui reconnaissent s'être inspirés de savants musulmans à l'image d'Ibn Rochd, Ibn Sina, El Zahraoui, ou Ibn El-Haythem. Faut-il rappeler que le livre d'Ibn Sina «El quanoun fi el tib» a été un document de base dans les universités occidentales, en particulier à la Sorbonne jusqu'au 17e siècle.