Photo : Lylia M. Le programme de parrainage des orphelins initié par la Fondation pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) et l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE), né de la constatation de l'existence d'un nombre considérable d'enfants orphelins démunis et sans ressources, vient de se renforcer par la signature hier, à Alger, de 13 conventions de parrainage avec des entreprises nationales au profit de 70 orphelins. Le paraphe de cette convention effectuée au terme de la journée d'information sur la kafala, organisée en marge de la tenue du troisième Salon international de l'enfant, va permettre d'accroître le nombre des orphelins démunis bénéficiaires d'aides financières. « L'amélioration de la santé des enfants ne pouvant s'effectuer sans l'amélioration de leurs conditions de vie, il est apparu utile à la FOREM d'initier un programme de parrainage des orphelins sans pour autant déraciner les enfants », a souligné le président de la FOREM, le professeur Mostepha Khiati. Ces derniers tout en restant dans leur milieu entre les leurs, bénéficieront d'une aide matérielle apportée par des parrains bénévoles. Le minimum de cette aide mensuelle fixée à 3000 DA leur permettrait d'avoir une scolarité correcte, une couverture de leurs besoins en santé et la garantie d'un minimum de loisirs. Aujourd'hui, seuls 3000 des 300 000 orphelins recensés à travers le territoire national sont parrainés. Ils sont choisis sur la base d'un certains nombre de critères. L'enfant doit être orphelin du père ou des parents et la famille, notamment, la tutrice ne doit posséder aucune autre source de revenu. « Le parrain est libre de rendre visite à l'enfant et d'instaurer des contacts avec lui. En contrepartie, ce dernier enverra une lettre à son parrain tous les six mois », fait remarquer M. Khiati qui affirme que pour garantir la transparence dans la gestion des dons, des comptes (CCP) seront ouverts aux enfants de moins de 13 ans grâce à une dérogation d'Algérie Poste. « Des assistantes sociales sont chargées d'effectuer des visites inopinées au domicile de l'enfant et à son école pour constater de visu l'état de ses habits et de ces affaires scolaires », indique le président de la FOREM. Mohamed Teguia, ancien ministre de la Justice (1993 et 1995), a salué la démarche de la FOREM dans la prise en charge des orphelins « tout en les laissant dans leur milieu familial ». De sont côté, Mohamed Beredouane de la Fondation Emir Abdelkader, a souligné les changements négatifs dans la société algérienne, la détérioration des relations familiales au point où « des cas d'incestes sont commis au sein de la famille». Comme il a relevé l'importance de la kafala adoptée depuis une vingtaine d'années dans notre pays et qui « a solutionné des problèmes notamment, dans la concordance du nom sans pour autant appliquer l'affiliation qui reste interdite par la religion ». La rencontre d'hier a drainé un nombre important d'entrepreneurs et de bienfaiteurs prêts à apporter leurs aides à ces orphelins qui constitue le 1/4 des 20 000 enfants des rues recensés par la FOREM. Des personnes intéressées par le parrainage ont également assisté à cette journée d'information. Parmi elles, Mme Zohra Aouacheria Guerib. Cette directrice de l'école primaire Soumeya de Batna, après 40 années au service de l'enseignement aspire à ouvrir un centre de Kafil El Yatim. Un dossier a déjà été déposé auprès des responsables concernés depuis près d'une année. « Ce projet me tient à cœur d'autant que beaucoup de personnes sont prêtes à aider ces orphelins », affirme-t-elle.