Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a exprimé, à Cancun (Mexique), les réserves de l'Algérie face aux politiques visant à «réduire fortement la consommation des combustibles fossiles». «En tant qu'exportateur de pétrole et de gaz, nous ne sommes pas à l'aise quant à toutes ces politiques annoncées ou planifiées pour réduire fortement et dans de cours délais la consommation des combustibles fossiles», a affirmé le ministre lors de la 12e réunion ministérielle du Forum international de l'énergie (IEF), tenu à Cancun. Les capacités non utilisées de pétrole et de gaz sont déjà significatives, selon Khelil, et croîtront vraisemblablement dans le proche avenir, une croissance qui va accentuer, a-t-il ajouté, les incertitudes et limiter l'investissement pour augmenter les capacités dans les activités en amont et tout au long de la chaîne industrielle. M. Khelil a souligné que la réponse au défi des incertitudes devra commencer par la garantie de «plus de transparence dans le fonctionnement des marchés, en particulier financiers, de meilleures données et informations sur les marchés physiques et d'un dialogue productif, qui va au-delà de l'immédiat, entre tous les acteurs». «Nous devons tous agir afin d'améliorer la régulation des marchés financiers qui va, au-delà de plus de transparence, limiter les variations extrêmes, telles celles observées en 2008», a-t-il dit. «Aucun investisseur ne prendra la décision d'investir et de produire, s'il n'a pas une probabilité raisonnable que sa production trouvera un marché à un prix rémunérateur», a-t-il soutenu. La tenue d'un symposium annuel, suggérée dans l'annexe à la déclaration finale du FIE, réunissant des analystes pour présenter et discuter les fondements des prévisions énergétiques, vient justement à point et contribuera, a-t-il noté, à réduire une part des incertitudes qui découragent l'investissement. M. Khelil a réaffirmé dans ce sens l'engagement de l'Algérie pour un tel dialogue, comme reflété par sa participation aux réunions de Djeddah et de Londres en 2008 et son implication dans le travail du Comité de pilotage de haut niveau, qui a débouché sur la Déclaration de Cancun.