«En tant qu'exportateur de pétrole et de gaz, nous ne sommes pas à l'aise quant à toutes ces politiques annoncées ou planifiées pour réduire fortement et dans de courts délais la consommation des combustibles fossiles.» Cette affirmation est du ministre de l'Energie et des Mines, M.Chakib Khelil. Il s'est exprimé de la sorte hier, depuis Cancun, au Mexique; où il participe à la 12e réunion ministérielle du Forum international de l'énergie. Les capacités non utilisées de pétrole et de gaz sont déjà significatives, selon Khelil, et croîtront vraisemblablement dans le proche avenir. Cette croissance va accentuer, a-t-il ajouté, les incertitudes et limiter l'investissement pour augmenter les capacités dans les activités en amont et tout au long de la chaîne industrielle. Une grande divergence sur la taille du marché pour le pétrole Opep à l'horizon 2030 a d'ailleurs caractérisé les prévisions affichées dans les documents soumis pour cette session par l'Opep et l'AIE, confirmant ainsi, selon lui, de telles incertitudes. Après avoir rappelé les actions qualifiées de responsables et de décisives prises par l'Opep pour équilibrer l'offre et la demande globales de pétrole et stabiliser le marché, M.Khelil a souligné que la réponse au défi des incertitudes devra commencer par la garantie de plus de transparence dans le fonctionnement des marchés, en particulier financiers, de meilleures données et informations sur les marchés physiques et d'un dialogue productif, qui va au-delà de l'immédiat, entre tous les acteurs. «Nous devons tous agir afin d'améliorer la régulation des marchés financiers qui va, au-delà de plus de transparence, limiter les variations extrêmes, telles celles observées en 2008», a-t-il dit. L'amélioration du cadre réglementaire régissant ces marchés serait plus efficiente au niveau mondial, estime le ministre, si elle était complétée par des avancées similaires dans d'autres régions, dans une démarche globale concertée qui vise la sophistication croissante des marchés financiers. La suggestion d'organiser des rencontres régulières des régulateurs sera certainement utile dans ce sens, a-t-il estimé en saluant aussi le système de collecte de statistiques pétrolières, dont l'extension au gaz naturel serait utile, selon Khelil vu l'importante capacité inutilisée de production de gaz naturel qui va croître imposant plus de difficultés à l'industrie du gaz et provoquer de futurs déséquilibres et volatilité. Aucun investisseur ne prendra la décision d'investir et de produire, s'il n'a pas une probabilité raisonnable que sa production trouvera un marché à un prix rémunérateur, a-t-il soutenu.