Dans le cadre de la lutte contre la drogue, l'Algérie a décidé d'ouvrir 53 centres de prévention : trois à Alger, deux dans chacune des trois métropoles (Oran, Constantine et Annaba). Les autres 44 wilayas bénéficieront chacune d'un centre de prévention. C'est ce qu'a annoncé hier le directeur d'étude, d'analyse et d'évaluation au sein de l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie, Salah Abdennouri, lors du séminaire sur « les précurseurs chimiques des drogues ». L'intervenant a indiqué que pour l'ONU, il est impératif de réduire l'offre pour que la demande soit réduite. En matière de lutte, l'Algérie a choisi de lutter contre la drogue à travers trois dimensions : la répression, le traitement et la prévention. Le ministère de la Justice s'occupe de la première dimension, le ministère de la Santé de la deuxième alors que les différentes institutions de l'Etat et la société civile s'occupent de la troisième. M. Abdennouri a expliqué que l'Office effectue actuellement une étude épidémiologique nationale sur la prévalence de la drogue pour élaborer une nouvelle stratégie de lutte. Il a affirmé que la drogue est la deuxième cause de transmission du sida. « 3 à 5% de la population mondiale consomment la drogue, ce qui fait qu'au moins 200 millions de personnes dont 50 millions sont atteintes de sida », a-t-il dit. Il a ajouté que le cannabis est la drogue la plus répandu (150 millions de personnes), suivi des psychotropes et qu'il existe une interconnexion entre le crime de la drogue et les autres formes de crimes organisés tels que le terrorisme et le blanchiment d'argent. Il a souligné aussi qu'elles occupent le deuxième marché mondial avec 500 milliards de dollars. En Afrique, qui est un grand espace de transit vers l'Europe, « il y a 34 millions de consommateurs », a fait savoir le directeur d'étude. Il a rappelé que l'Algérie, longtemps considérée comme un pays de transit, est passée au stade de consommation et que le Maroc reste le plus grand producteur de cannabis au monde. « Les drogues parvenant de ce pays voisin et d'autres pays subsahariens sont acheminées vers l'Europe à travers le Moyen-Orient puis les Alpes puisque les autres frontières du Vieux continent sont très bien surveillées », a expliqué M. Abdennouri.