Photo : Mahdi I. L'Algérie n'est certes pas confrontée au problème des drogues de synthèse et leurs précurseurs, mais le temps est à la prévention contre leur consommation et leur détournement. Les frontières n'étant pas hermétiques, la mondialisation aidant, les experts estiment qu'il faut agir pour mieux contrôler le cheminement des précurseurs chimiques et surtout leur utilisation dans la fabrication de drogues de synthèse, d'autant qu'ils génèrent des gains incommensurables. Soumise à un contrôle international strict, l'utilisation des précurseurs chimiques est légale mais son détournement est illégal. Quels sont donc les précurseurs chimiques les plus utilisés dans la fabrication illicites des drogues ? Quelles sont aussi leurs utilisations dans les différentes industries en Algérie et dans le monde et quelles sont les mesures de contrôle auxquelles sont soumis ces précurseurs ? Réunis depuis hier à l'hôtel Aurassi, dans le cadre d'un séminaire d'information et de sensibilisation sur les précurseurs chimiques de drogues, experts nationaux et internationaux tenteront de répondre à toutes les questions sur ce réel danger de l'heure. Organisée par l'ONLCDT (Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie ), en partenariat avec le réseau méditerranéen de coopération sur les drogues et les addictions Med NET, cette rencontre regroupant les représentants de services de sécurité, de la gendarmerie et des douanes ainsi que ceux du département de la Santé se veut un espace pour renforcer les capacités de lutte contre la drogue et ses précurseurs. Intervenant à l'ouverture des travaux, le directeur général de l'office, M. Abdelamalek Sayeh, a souligné que ce séminaire d'information vise l'amélioration des connaissances des acteurs de toutes les instances, judicaires, sécuritaires, administratives afin d'actualiser leurs données d'une part et développer leurs compétences quant à la détection et l'introduction de précurseurs d'autre part. Outre la qualification de personnel de laboratoire à l'analyse de ces produits, les experts mettront en évidence l'importance de la sensibilisation des importateurs et les utilisateurs des précurseurs sur les dangers de leurs détournements et la nécessité de renforcer le contrôle. L'ALGÉRIE IMPORTE ANNUELLEMENT DES TONNES DE PRÉCURSEURS CHIMIQUES Même si l'Algérie est encore à l'abri, il faut songer à traiter le problème avant qu'il ne soit trop tard. C'est ce qui ressort des déclarations du directeur du ONLCDT, M. Sayeh, partant du fait que la mondialisation et la facilité des déplacements des biens et des personnes, ainsi que la rapide médiatisation par le biais des nouvelles technologies constituent un réel danger de propagation de ces produits et leur utilisation dans la fabrication de drogues de synthèse. «Il faut agir avant que ces drogues ne frappent à nos portes», a déclaré M. Sayeh, estimant que la situation dans certains pays nous met devant l'obligation de dégager des mécanismes et mettre en place des moyens pour freiner le flux de ces produits nocifs utilisés dans la fabrication de l'héroïne, la cocaïne et de drogues illicites. SelonM. Sayeh, la communauté internationale oit assumer ses responsabilités devant les organisations criminelles qui ne lésinent aucunement sur les moyens pour obtenir ces produits destructeurs. D'où la nécessité de mettre en place les conditions de contrôle strictes à leur traitement.