“Le conflit israélo-palestinien est plus explosif que le programme nucléaire iranien qui préoccupe les Occidentaux”. Recep Tayyip Erdogan et Saâd Hariri présentent Israël comme la « principale menace pour la paix» au Proche-Orient et plaident pour «un Proche-Orient, y compris Israël, sans armes nucléaires». «Si un pays fait usage d'une force disproportionnée, en Palestine, à Ghaza, utilise des bombes au phosphore, nous n'allons pas lui dire «bravo», nous lui demandons comment il peut agir de la sorte», dit-il avant de qualifier les «les motifs invoqués» par les Israéliens qui ont causé la mort de 1500 Palestiniens pendant l'opération «Plomb durci» de «mensonges». Ce réquisitoire serait-il une réponse au chef de la diplomatie israélienne, Avigdor Lieberman, qui a comparé mardi dernier Erdogan de dirigeant controversé ou s'inscrit-il dans la série des accrochages verbaux entre les deux pays qui se règlent par les convocations d'ambassadeurs pour «consultations» ? Probablement les deux. Membre du Conseil de sécurité, actuellement, la Turquie s'oppose à des sanctions contre l'Iran. «Il n'est pas question de mettre un pays en accusation sur des probabilités. Jusqu'à présent, l'Agence internationale de l'énergie atomique a parlé de probabilités et pas de certitudes sur les visées militaires du programme iranien», fait observer M. Erdogan à son hôte Sarkozy qui a annoncé dans ce climat délétère une initiative de paix euro-américaine pour le Proche-Orient pour l'automne prochain. L'attitude du Turc - il a dénoncé lundi le «manque d'ambition de paix des israéliens» - irrite Benjamin Netanyahu. «C'est une répétition regrettable qui ne sert ni les intérêts de la stabilité ni l'amélioration des relations dans notre région», déplore son homologue israélien. «Le conflit israélo-palestinien est plus explosif que le programme nucléaire iranien qui préoccupe les Occidentaux», estime le Premier ministre libanais dans une interview à El Mundo. Ils ne sont pas les seuls à montrer du doigt Israël. Les Palestiniens l'ont fait à maintes reprises. Pour la «poursuite de la construction à El Qods, y compris dans la partie est de la ville», la judaïsation des Territoires occupés, la transformation du Moyen-Orient en une « poudrière susceptible d'exploser à tout moment», le «scandaleux» embargo imposé à 1,5 million de Ghazaouis depuis 2007, la menace qu'une action militaire contre l'Iran aux conséquences «incalculables» et la politique du «flou» sur la question de l'armement nucléaire. Des mois très chauds s'annoncent dans la région où le processus de paix a touché le fond.