Leïla Aslaoui Hemmadi est née à Alger en 1945. Elle partage sa vie entre l'écriture, la famille et le sport. Une vie bien remplie. Elle a accompli de nombreuses missions à l'instar de magistrate, ministre de la jeunesse et des sport (1991-1992), ministre de la solidarité nationale (1994). Aujourd'hui, elle se bat pour le respect des droits de la femme en Algérie. Votre ouvrage «Lettres à Neyla Meriem» qui aurait pu s'intituler «Lettres à toutes les filles d'Algérie» comme on peut le lire à la dernière page de cet ouvrage, est un message d'espoir. On a soulevé que l'idée d'écrire ce roman est telle une urgence et non comme un besoin littéraire ? Je tiens à rectifier que ce livre ne se classe pas dans la catégorie du roman. Il faut savoir que l'écriture intimiste de cet ouvrage s'est spontanément imposée à moi. Lorsque ma petite fille est née, je me suis interrogée sur les valeurs que je devais lui transmettre. J'ai eu, par la suite l'idée d'écrire un livre. Le commandant Azzedine retrace avec adresse et humanisme, dans la préface de ce livre vosparcours professionnel et personnel dans la magistrature puis dans les ministères de la jeunesse et des Sports et de la Solidarité nationale. Quel est votre sentiment ? C'est un grand honneur pour moi d'être préfacé par un homme aussi grand que j'admire et que j'aime beaucoup. Merci Azzedine. Pourquoi avez-vous opté de conditionner des faits avec une chronologie temporelle qui débute du 16 décembre 2007 jusqu'à une année plus tard ? Certes, j'aurai pu poursuivre mais j'ai préféré mettre une fin chronologique aux événements que je relate. Cet opus traite différentes thématiques à l'instar de l'amour, la haine, la liberté, l'histoire, la force de l'oubli, le pardon, la condition féminine, la misogynie éculée, la poltronnerie. Mme Leïla Aslaoui Hemmadi vous avez su résumer en 165 pages les tourments de la vie, de notre vie. C'est quoi le secret de cette prouesse ? J'ignore si on peut qualifier cet ouvrage de prouesse mais une chose est sûre, je voulais simplement transmettre un message à ma petite fille et à toutes les petites filles qui ont son âge, demain adolescentes puis femmes. Je voudrais ainsi dire que la vie est action et non pas soumission. Je veux que ma petite- fille ait des repères. Vous êtes une auteure qui a déjà à son actif sept ouvrages publiés dans différentes maisons d'éditions local et étrangères. Cette fois-ci vous avez édité votre livre aux éditions Dalimen. Est-ce un choix délibéré ? J'ai en effet voulu travailler aux côtés d'une femme éditrice. Il se trouve que Mme Dalila Nadjem m'a offert toutes les conditions de travail, c'est-à-dire sérieux, rigueur et qualité. Cela correspond parfaitement à mon tempérament et à mes principes. Nous avons constaté que vous avez écrit cet ouvrage en utilisant la première personne du singulier « Je ». A quoi cela renvoie-t-il ? Il est logique d'employer la première personne du singulier dans ce genre d'écrit, étant donné que j'adresse une lettre à ma petite fille. Question subsidiaire, que pensez-vous des mesures prises dans le cadre de l'amendement de la loi portant sur l'instauration des mécanismes et des structures pour promouvoir le rôle de la femme dans la société et assister les femmes en difficulté en milieu urbain et rural ? Concernant les conditions féminines en Algérie, je reste convaincue qu'il y a beaucoup de choses à faire dans ce domaine. Femme plurielle qui sait partager sa vie professionnelle et sa vie personnelle, que projetez-vous à l'avenir ? J'ambitionne d'écrire un autre ouvrage dans un autre registre que celui là.