Deux grandes dames : Salima Tlemçani, la journaliste, et Leïla Aslaoui, la juriste, viendront parler démocratie et raconter au public annabi leur expérience chacune dans son domaine. Le centre culturel français (CCF), sous la conduite de son directeur Christian Blaise, a élaboré un riche programme d'activités diversifiées qui s'étale sur plusieurs mois. La journaliste Salima Tlemçani d'El Watan aura l'honneur d'entamer, demain, la mise en œuvre de ce programme. Elle aura, en effet, à éclairer le public sur un sujet sensible qu'est la liberté d'expression à partir de sa propre expérience et de celles de confrères et consoeurs exerçant dans le monde de la presse. Salima Tlemçani a réalisé de nombreux reportages sur les attentats terroristes et les massacres qui ont meurtri le pays durant la décennie noire. Journaliste d'investigation, elle s'est spécialisée dans les questions du terrorisme et de la mafia. Ce n'est pas, d'ailleurs, par pur hasard qu'elle a reçu le prix international du courage du journalisme en 2004 et a été honorée aux Etats-Unies par la fondation internationale des femmes dans les medias (International women's media foundation). Les fetwas de mort proférées à son encontre n'ont pas entamé sa détermination, ni sa volonté de cesser d'écrire et de continuer d'éclairer l'opinion publique sur les situations prévalant dans le pays. La deuxième invitée du CCF, qui aura à se produire devant le public le 26 mars, n'est autre que Leïla Aslaoui qui enseigne aujourd'hui à l'institut de droit et d'institutions internationales d'Alger. Ministre de la Jeunesse et des Sports (1991-1992) dans le gouvernement du défunt président Mohamed Boudiaf, puis ministre de la Solidarité nationale d'avril 1994 jusqu'à sa démission en septembre de la même année pour protester contre les pourparlers entre le pouvoir algérien et le front islamique officiellement dissous, Leïla Aslaoui, dont le mari a été lâchement assassiné dans son cabinet de chirurgie dentaire par des islamistes le 17 octobre 1994, va disserter au CCF sur le thème brûlant des « Femmes et démocratie », par rapport aux expériences menées en Algérie et dans le monde arabe, mais également dans d'autres pays. Collaboratrice au Soir d'Algérie, où elle anime une rubrique consacrée aux problèmes de son pays, Leïla Aslaoui se bat, aujourd'hui, pour le respect des droits de la femme algérienne. La veille du passage de cette grande dame, le CCF a programmé une soirée artistique au théâtre régional Azzedine Medjoubi pour les mélomanes de la danse avec la Compagnie Nacera Belaza, qui donnera deux représentations intitulées « Cri » et « Silence on tourne ». Le mois de mars sera clôturé par l'organisation d'un one man show de Abdou sous le titre « La Hollandaise », prévu le jeudi 27 mars et par un concert de mélange rock-folklore, le 31 du même mois. Trois autres représentations sont prévues pour le mois de mai prochain. Il s'agit d'une pièce de théâtre intitulée « Dispute », mise en scène par le directeur du CCF Christian Blaise, et qui sera donnée les 1er, 2, 3 et 4 mai au TRA, d'un concert à l'occasion de la sortie d'un CD d'enregistrement des flûtistes (Gassaba) de Souk Ahras, Annaba et de la région des Aurès, et d'un autre concert « Speed Cravan ». Plusieurs activités vont meubler également les mois de mai et juin prochains. En somme, tout un programme culturel et artistique alléchant et croustillant que propose le CCF de Annaba.