“Messli l'Africain” et “Reflets d'Afrique” sont deux vernissages qui ont été présentés, mardi dernier, au Musée d'art moderne et contemporain à Alger dans le cadre du 2e Festival culturel panafricain. L'exposition a été inaugurée par la ministre de la Culture, Khalida Toumi, en présence de l'artiste peintre Chouckri Mesli. Une soixantaine de tableaux sont exposés, dont le plus grand nombre appartient au style abstrait et semi- figuratif, tendant vers le symbolisme avec une prédominance de signes et de symboles du terroir algérien et africain. L'exposition est partagée selon l'évolution artistique du peintre : elle débute par la période d'indépendance, comme le démontrent les tableaux intitulés “Le massacre de Sakiat Sidi Youcef” et “Alger en flamme”. Quant aux tableaux qui ont été réalisés après 1962, ils sont peints par une palette colorée, notamment La fête, Tasdira (cérémonie de mariage) et L'été. Dans cette exposition l'artiste a rendu hommage à la culture multimillénaire africaine en général et algérienne en particulier à travers une série de tableaux, notamment certains aux titres évocateurs, comme L'ancêtre bleu, Hymne, Procession des ancêtres et Ancêtre. Choukri Mesli, qui a fait partie de Aouchem, un mouvement artistique né en 1967 et qui a axé sa philosophie sur le signe ancestral a également, lors de cette exposition, mis en évidence les signes et symboles du terroir, présents à travers les dessins ornant les tapis et les poteries et qu'il a inclus dans ses peintures en les stylisant. La femme, sa beauté et sa noblesse ont été évoquées par l'artiste qui a consacré une série de peintures de style contemporain enrichi d'éléments du patrimoine, comme souligné par les œuvres Couple totem, Kaïs et Leïla, Lune magique, Poème magique et Elles dansent pour moi. A ce propos, Choukri Mesli nous révèlera que : “le plus bel hommage qu'on me rend est de voir autant de personnes (et surtout de femmes) visiter cette exposition qui représente le trois quart de ma vie, car l'autre moitié est séquestrée”. Concernant ses peintures qui montre le corps de la femme sans le visage, l'artiste explique que pour lui : “tous les visages se ressemblent, et c'est pour cette raison que je ne les dessine pas.” L‘autre volet de l'expo a été consacré à la photographie. “L'exposition reflet d'Afrique c'est ouvrir le champ et reconnaître au-delà du genre un espace où il ne sera pas seulement question de la fabrication d'image mais d'une manière générale de voir et de cadrer le réel”, lit-on sur un des murs du Mama. 314 photographies représentant l'Afrique dans toute sa splendeur et sa diversité sont actuellement exposées. Ces photographies représentent également le travail de 30 artistes photographes, parmi eux 6 algériens. Seydi Pape, un artiste photographe sénégalais expose actuellement une dizaine de tableaux au Mama ; rencontré, il nous a expliqué son travail. “C'est une introduction introspective d'une société politique ou d'une société économique et scientifique à la fois. C'est un travail qui porte tout ces questionnements de l'homme africain et de sa capacité de dominer l'espace”, commente-t-il. D'après l'artiste, “l'Algérie est un bon exemple de la capacité de dominer l'espace dans tout les sens du terme”. Seydi Papa nous a par ailleurs révélé : “Je n'allais pas venir… j'avais certaines réticences.” Ce sentiment est le même pour son voisin le Malien qui affirme qu'il n'aller pas venir en Algérie “à cause des clichés” qu'il avait sur le pays et que grâce au festival, il a pu construire une autre image de l'Algérie. “On nous a toujours dit que les Algériens sont raciste et qu'ils n‘aimaient pas les Noirs. Si on ne m'avait pas invité, je ne serais jamais venu tout seul”, fait-il remarquer. Quant à Karim Abdeslam, un artiste photographe algérien, son exposition intitulée “el Mahroussa” -référence à l'ancien nom que portait la capitale, “Al Djazaïr El Mahroussa” - ; elle est composée de 18 tableaux. A ce propos, M. Abdeslam nous explique que sont exposition est une vision contemporaine de la ville. “Dans certains tableaux je me suis inspiré de l'art de Andy Warhol.” DJAZIA SAFTA.