Photo : Makine F. Une exposition regroupant les œuvres de douze photographes algériens organisée sous le haut patronage de Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture, sous le thème «Regards reconstruits 2» s'est ouverte samedi dernier à Alger, au Musée national d'art moderne et contemporain (MAMA). Rappelons que cette exposition succède à celle organisée en avril dernier, dédiée à la photographie. L'atmosphère conforte l'impression du «monde réel» qu'essaye de créer chaque photographe à travers des œuvres qui dégagent une profonde émotion. L'exposition qui se tient jusqu'au 30 avril 2010, comprend plus d'une centaine de photographies récentes entre classiques et contemporaines réalisée en noir et blanc et en couleurs, de différents styles et genres et dont la thématique est axée sur la réminiscence, l'histoire, le patrimoine aussi bien matériel qu'immatériel. «L'objectif à travers cette démarche est de démontrer qu'il existe des potentialités au niveau de la photo», indique Omar Meziani, commissaire de cette exposition. Le choix des sujets configurant la thématique même de cette exposition «Regards reconstruits» s'explique par le besoin d'ouvrir le champ et reconnaître au-delà du genre, un espace où il ne sera pas seulement question de la fabrication d'images mais d'une manière générale, de voir et de cadrer le réel, c'est-à-dire l'émotion, la mémoire et la lumière», est-il noté à propos de cette exposition dont les sujets sont inspirés d'un souvenir. Ici, chaque artiste expose des photographies représentant les préoccupations habituelles et personnelles de chacun. A titre d'illustration, l'artiste Nadir Djama s'est attaché dans son œuvre à décrire des pleines verdoyantes du nord aux roches volcaniques. Des photographies remarquablement réalisées que le visiteur confondrait avec des fresques. Hachemi Ameur, quant à lui, évoque des images réalisées hebdomadairement, il fige des situations, des paysages et des visages qui traduisent une certaine sensibilité à la lumière naturelle. Ses œuvres sont empreintes de poésie, la vie au bord du fleuve tout en soulignant les conditions de vie difficiles des femmes. Pour sa part, Mohamed Badawi présente une série d'images télévisées intitulée «Le code» qui s'est abattu sur le monde en pleine guerre de Ghaza. Des images choc prisent entre 13h et 15h puis entre 23h et 1h du matin. Des tableaux que l'Homme ne pourra guère effacer de sa mémoire. L'artiste et diplômée de l'Ecole Nationale des Beaux-Arts d'Alger, Leïla Gueddoura Achour, réussit dans sa collection d'exposer le contraste existant entre le noir et le blanc. Elle dira à ce sujet : «Le noir et le blanc représentent un retour aux sources de la photographie argentique. Cette combinaison de couleurs demeure un moyen d'expression que ne saurait altérer la marche inexorable du temps». A travers sa collection réalisée en noir et blanc sur des scènes de notre quotidien, qui ne porte pas de titre, l'artiste Lyes Meziani dira : «Se convertir au plaisir de la pellicule noir et blanc, me donne l'envie de partager l'enthousiasme et le plaisir que j'éprouve à capturer ces images qui rythment ma vie». Il poursuit sur des propos emplis de poésie : «La photographie c'est l'image. Une séance de prise de vue est une expérience riche et passionnante ; c'est à chaque fois une rencontre, un échange très fort, une alchimie délicate, une petite parenthèse hors du temps très précieuse». Les artistes Mohamed Badawi, Yassine Belahsene, Nadir Djama, Hachemi Ameur, Leïla Gueddoura Achour, Mohamed Amine Boumdjane, Madina Kermiche, Mohamed Yacef, M'hamed Kerrouche, Abderrahmane Mostefa, Lyes Meziani et Rafik Zaïdi, ont mis tout leur talent à travers le mariage de la lumière et de l'ombre pour transmettre, à travers l'image, un hommage particulier à la photo, suscitant émotion et admiration auprès du public algérois.