Shimon Peres, président de l'Etat d'Israël, est à Paris pour évoquer demain avec Nicolas Sarkozy le conflit israélo-palestinien qui se trouve selon le prix Nobel de la paix 1994… «dans les dernières étapes vers la paix», le nucléaire iranien et… soigner l'image ternie de son pays en Europe depuis l'Opération «Plomb durci » lancée en 2008. Le contexte ne semble pas idoine. Outre la poursuite des constructions en Cisjordanie et la «judaïsation» d'El Qods-Est qui irritent la communauté internationale, l'Etat hébreu est accusé de menacer d'expulsions des Palestiniens de Cisjordanie et violer l'espace aérien libanais. Le président français espère mettre à profit l'actuel froid entre, d'un côté, les Américains, les Egyptiens, les Jordaniens et les Turcs et, de l'autre, les Israéliens, pour replacer la France au Proche-Orient et même relancer d'ici «l'automne prochain» l'agonisant processus de paix. Les Américains ne semblent pas disposés à laisser les Français entrer dans leur chasse gardée. George Mitchell sera la semaine prochaine dans la région pour une «importante et cruciale» tournée. Selon l'agence de presse palestinienne «El-Qods», il préparera une rencontre israélo-palestinienne, sous la médiation de Barack Obama, à Charm El-Cheikh, en Egypte, et rappellera à Netanyahu que sa politique entrave les efforts de Washington pour se rapprocher du monde arabe et musulman. Dernière politique en date, la tentative du Premier ministre israélien d'appliquer depuis hier une politique d'épuration ethnique en Cisjordanie. Selon un ordre de l'armée, «toute personne qui est présente en Cisjordanie et qui ne détient pas un permis autorisé par la loi» sera considérée comme un espion. Elle pourrait être renvoyée vers le pays ou la région d'où il est venu «illégalement» par des tribunaux militaires. Outre l'expulsion, le décret prévoit des peines de prison (jusqu'à sept ans) et des amendes (1 500 euros). Derrière cet ordre de déporter des milliers de Palestiniens «certainement» selon l'expression du porte-parole de l'armée, se cache selon les analystes, une volonté de l'Etat hébreu de rendre définitive la séparation entre la Cisjordanie et Ghaza.