Photo : Slimene S. A. Un projet de loi sera soumis prochainement au gouvernement visant à instaurer, à défaut de fixation des prix, des marges aux commerçants et ce pour stabiliser les prix des produits de large consommation. Ce projet sera soumis par le ministère du Commerce qui avait, on s'en souvient, réagi, d'une manière identique, l'été dernier, devant la spéculation observée sur le marché du ciment en fixant des marges. Ces marges étaient destinées aux grossistes et aux détaillants. Depuis la libéralisation du marché, seuls deux produits sont plafonnés, il s'agit des céréales et du lait. Quant aux autres produits, ils ont été soumis à une grande spéculation favorisée souvent par la rareté. A tel point que la fonction de régulation a suscité une polémique- surtout pour les produits agricoles-entre le ministère de l'Agriculture et le ministère du Commerce, l'un imputant la hausse des prix à la défaillance des structures de distribution, l'autre au niveau de production jugé faible. Cette régulation par les marges qui seront obligatoires pour les commerçants de gros et de détail, pourrait toucher les différents produits comme l'huile, le sucre, les légumes secs … Reste à savoir si cela pourrait avoir les résultats escomptés, la stabilisation, et donc la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, lorsqu'on sait que ces derniers sont tributaires du marché international, c'est-à-dire de leur cotation boursière, de la parité du dinar…. De plus, certains produits agricoles tels que la pomme de terre, l' oignon dépendent aussi du stockage et de la saison elle-même, car il existe des prix liés aux produits hors saison issus des serres. Sa mise en place, à l'approche du ramadan, période de grande consommation et de spéculation, pourrait être, en tout cas, d'un grand soulagement pour les populations notamment pour les viandes qui atteignent des seuils intolérables. On constate, déjà, actuellement, un niveau des prix à la hausse qui rendent inaccessibles les viandes, rouges ou blanches, les poissons et ce malgré un appoint favorisé par des importations de quantités de viande congelée. Outre la sécheresse, les « périodes difficiles », la hausse vertigineuse des prix de la viande, poulet ou autres, est souvent liée « à la flambée des aliments de bétail » alors que ceux-ci sont exonérés de TVA. Maladies et « risques dus aux chaleurs durant la période estivale qui limitent les capacités de stockage » sont généralement des causes supplémentaires, selon un responsable du ministère de l'Agriculture. Ce qui affecte lourdement la mercuriale. La défense du pouvoir d'achat a toujours constitué une préoccupation et le dérèglement du marché n'a pas laissé insensible le gouvernement. Le ministère avait été chargé, on s'en souvient, de mettre en place un système de régulation des produits de large consommation en juillet 2008, le Syrpalac, et qui vise, dit-on, à assurer « un bon approvisionnement du marché et lutter contre la spéculation des prix ».