Photo : Slimene S. A. Un décret interministériel sera publié avant juin prochain pour vendre, désormais, aux enchères les contingents de sucre importé auprès de l'Union européenne dans le but de réguler son prix sur le marché national, a indiqué mercredi à l'APS le ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaaboub. Elaboré conjointement avec le ministère des Finances, ce texte “devrait permettre de vendre aux enchères les 150.000 tonnes de sucres importés annuellement de l'UE sans droits de douanes”, précise-t-il en marge d'une réunion sur la régulation commerciale. Il est à rappeler que l'accord d'association Algérie-UE, entré en vigueur en 2005, accorde aux pays européens un contingent à l'exportation de 150.000 tonnes de sucre, exempté des droits de douanes. La répartition de ce contingent entre les importateurs de ce produit alimentaire se fait selon le principe ‘'Fifo'', abréviation en anglais de la formule ‘'Premier arrivé, premier servi''. Une fois la quantité de ce contingent est importée, les opérateurs sont soumis à une taxe de 30% pour le sucre ultérieurement importé de l'UE, soit le même taux appliqué au sucre importé auprès d'autres pays fournisseurs. Selon les explications du ministre, le futur dispositif de vente aux enchères devrait permettre la répercussion de la suppression des droits de douanes sur les prix de vente de ce produit. En effet, il est observé que les importateurs de sucre bénéficiant de la suppression des droits de douanes grâce à la règle Fifo vendent ce produit indûment au même prix que celui du sucre importé hors-contingent UE ou importé auprès d'autres pays lequel est plus cher puisque non exempté des droits de douanes. “Vous pouvez faire le calcul quand vous achetez 150.000 tonnes de sucre à environ 50 DA le kg sans payer les 30% de droits de douanes, ça vous fait beaucoup de bénéfice”, remarque le ministre pour illustrer cet écart de gains entre les importateurs de ce contingent et les autres opérateurs important ce produit auprès d'autres pays. Pour corriger ce dysfonctionnement, les dispositions de ce décret en cours d'élaboration prévoient l'obligation des importateurs à vendre aux enchères les quantités de sucre importé, dans le cadre du contingent avec l'UE, à un prix inférieur de l'ordre de 20% au minimum du prix du sucre importé auprès d'autres régions ou hors-contingent UE, le différentiel du prix sera versé au Trésor public. En 2009, l'Algérie a importé pour un montant de 600 millions de dollars de sucre et sucreries, avec une consommation annuelle de 1,2 million de tonnes.