Avec «l'éclosion» du printemps, la nature à Tipasa s'est, comme toujours, fardée de ses plus belles fleurs. Une parure qui, à ne pas s'en douter, rehausse magnifiquement la beauté sauvage de sa flore au reflet vert éternel. Le décor printanier ainsi planté, Tipasa célèbre «ses noces», pour reprendre les propos de l'un de ses innombrables amoureux, en invitant tout le monde à un banquet copieusement garni… d'évasion. L'appel de la nature de cette région côtière aux multiples contrastes envoûtants, ne tombe jamais dans une oreille d'un sourd. En effet, ils sont des milliers qui viennent se ressourcer ici, au pied de Dame nature, dès que les reflets doux du printemps transpercent, puis chassent le climat maussade de l'hiver. L'un des endroits que les familles colonisent à pareille époque est la forêt de Saidia, située à l'entrée ouest de la ville de Bouharoun en allant vers Tipasa. Le week-end dernier, le site grouillait de monde. Tout au long des accotements du tronçon de la RN11 délimitant la forêt du côté nord, des voitures y étaient stationnées. Venant en majorité d'Alger, en familles ou entre amis, les hôtes de Saidia profitent à pleins poumons des bienfaits du farniente. «Ce n'est pas la première fois que je suis venu ici. J'ai découvert cet endroit il y a de cela deux ans en me rendant à Tipasa ville. Ce jour là, j'ai remarqué que des familles viennent s'y reposer, alors je me suis dis : pour quoi pas nous ? Depuis ce jour je suis devenu assidu » raconte un père de famille d'Alger. « Ce site a commencé à attirer des familles depuis cinq ans si je ne me trompe pas, ce qui a encouragé les amoureux de la nature c'est la sécurité qui y règne. En effet, un poste de contrôle permanent de la gendarmerie est établi à un jet de pierre d'ici. Il faut dire également que la vue imprenable vers l'horizon méditerranéen et la forêt elle-même sont deux atouts qui poussent les gens à venir ici. Et ils sont nombreux à s'y rendre surtout lorsqu'il fait beau, même en hiver » raconte Mourad le secret de la renommée de Saidia. SYMPHONIE EN VERT ET BLEU De loin, en empruntant la route venant de Bérard, Saidia donne l'impression d'envelopper la colline, sur laquelle elle se dresse, d'un manteau vert tissé avec des arbres rivalisant de beauté les uns avec les autres. Son charme déborde pour ainsi dire des lisières pour défier la mer qui à son tour lui lance une succession de vagues qui viennent mourir au pied de l'anse qui s'y interpose à chaque fois. De ce duel incessant, le seul gagnant, dirait-on, est le visiteur des lieux. Et avec, comme il fallait s'y attendre, les jeunes vendeurs à la sauvette de cacahuètes, de friandises et de thé qui apparemment ne chôment pas ici. En ce jour de vendredi, toutes les clairières sont prises d'assaut par les familles et les groupes d'amis. Autour de tables ou simplement assis sur des nappes, ils font et défont le monde à coup de discussions qui se prolongent souvent par des salves de rires. Les enfants quant à eux dépensent leur énergie en improvisant des jeux sur les parcours qui se faufilent entre les arbres. En un mot, Saidia est devenue désormais une destination d'évasion de choix pour ceux à qui la ville a volé l'amour de la nature. «Je vous défie de m'indiquer quelqu'un ici qui n'affiche pas un sourire. Cela tranche largement avec les mines froides qu'on a l'habitude de croiser en ville où tout un chacun est pressé pour vaquer à ses préoccupations. Ici on redécouvre non pas seulement la nature, mais aussi la vraie nature de soi débordant de jovialité » confie un autre père de famille. Et de poursuivre : «Saidia malgré qu'elle nous donne tout, elle ne demande rien au retour, sauf de laisser l'endroit comme on la trouvé, c'est-à-dire propre. Malheureusement, il est des gens qui ne se soucient pas de ça et agresse le site en laissant derrière eux les restes de nourritures, pire encore, les bouteilles et les sachets en plastique. Ma conviction, ces gens là sont aveugles d'esprit». «Je ne sais pas est-ce que c'est une impression ou un véritable constat? J'ai remarqué que les hôtes de ces lieux font beaucoup plus d'attention à la propreté qu'auparavant. Je crois que le réflexe de protéger la nature contre nos agressions commence à bien pousser dans nos esprits et c'est tant mieux» lui répond son ami qui est un des fidèles de la forêt de Bouharoun. En attendant l'été Tipasien, synonyme de vacances sur le sable des plages pour des millions d'estivants, ce sont les forêts de la wilaya, comme justement Saidia, qui accueillent pour le moment beaucoup de familles.