Photo : Slimene S. A. Le secrétaire général du FLN a explicité, hier matin, les missions des nouveaux membres du Bureau politique installé dimanche dans le cadre de la réunion du comité central. Sur la liste des membres du BP, figurent deux femmes. Une première dans l'histoire du parti. Le choix de Belkhadem a été porté sur 15 secrétaires nationaux, en l'occurrence M. Abdelaziz Ziari qui se chargera des études et la prospection, M. Amar Tou chargé de la politique générale, M. El Ayachi Daaâdoua chargé des structures, M. Aïssi Kassa chargé de la communication, M. Belayat chargé de l'apprentissage politique et de la culture, M. Rachid Haraoubia chargé des élus, M. Tayeb Louh chargé des travailleurs, Mme Leïla Tayeb chargée des libertés et de la législation, Mme Bahloul Habiba chargée de la condition féminine, M. Zehali Abdelkader chargé de la jeunesse, M. Filali Mokhtar chargé des unions professionnelles et des secteurs d'affaires, M. Abdelhamid Si Affif chargé de l'émigration, M. Mechbak Abdelkader chargé des relations avec les autres partis politiques, M. Mohamed Alioui chargé des agriculteurs et M. Baradai chargé de l'organique. Au cours de la conférence de presse qu'il a animée juste après, le SG du FLN a été interrogé sur le fait que les femmes et les jeunes ne sont pas assez représentés dans cette instance. Le conférencier répondra au sujet des femmes qu'il souhaitait avoir un plus grand nombre et la proposition a été faite à une femme mais elle a refusé. Pour ce qui est des jeunes, il fera savoir que le FLN compte déjà parmi ses troupes 7 jeunes ayant moins de 40 ans responsables d'organisations juvéniles et membres du comité central. Il y a une part de subjectivité dans le choix, mais il fallait respecter une sorte d'alchimie entre région, sexe et frange de la société. Chaque étape a besoin d'une équipe et le renouvellement a été inévitable ». Pour ce qui est du dossier du parti remis au ministère de l'Intérieur pour validation, Belkhadem dira que le parti qu'il dirige a aussi son mot à dire dans le cas où des noms de la composante du CC sont remis en cause par le département de Zerhouni. « Le parti n'attend pas le ministère de l'Intérieur pour bannir les hors la loi » Quelles seront les prochaines priorités du FLN ? Belkhadem réaffirme que son prochain mandat sera axé sur la question du redéploiement de son parti à l'intérieur du pays. La deuxième priorité serait de rester à l'écoute des citoyens en toute circonstance. Ce qui garantirait au front une place « prépondérante » au sein de la classe politique. Passant à l'actualité nationale, Belkhadem qui répond à une question ayant trait à la corruption, estime qu'il s'agit « d'un fléau qu'il faut combattre sous toutes ses formes ». Comment ? Pas seulement en promulguant des lois, puisque, d'après lui, l'arsenal juridique existant « fait l'affaire » et il suffit de le mettre en application. Le plus important c'est de prévenir en actionnant tous les mécanismes de contrôle, populaires, juridiques ou politiques, à savoir opter pour des pratiques transparentes. Dans ce sillage, le SG du FLN déclare qu'il faut cependant faire attention au climat de suspicion risquant de paralyser tout le pays. «La dignité des gens une fois entachée est irréparable. Il faut protéger les bons gestionnaires et bannir les véreux », recommande-t-il, en estimant que les cadres quant à eux doivent être bien rémunérés pour ne pas succomber à la corruption. Pour ce qui est du projet de loi relatif à la criminalisation du colonialisme, Belkhadem indique que le processus suit son cours. Au sujet de la polémique suscitée par les nouvelles mesures du passeport biométrique, Belkhadem tient à expliquer que Zerhouni avait précisé que le citoyen est responsable de ses actes et n'a nullement dit qu'il faut se dévoiler ou se raser la barbe. « Celui qui a créé un scanner qui met à nu l'individu peut forcement inventer un appareil montrant les oreilles », déclare-t-il d'un ton ironique. Au plan international, le chef de file du FLN regrette le phénomène de l'islamophobie prenant ces derniers temps des proportions alarmantes. Il soulignera que dans certains pays on commence à véhiculer des « clichés réducteurs » sur l'islam. La cause : « l'extrême droite gagne du terrain ». En passant par l'interdiction des minarets en Suisse, jusqu'à l'interdiction du voile intégral en France, c'est intolérable, selon lui, notamment de la part de « pays prônant soi-disant le dialogue des civilisations et la tolérance en mettant à l'index les pays musulmans ».