Les politiciens et les analystes d'Amman estiment que près de 50.000 Palestiniens pourraient être expulsés. Mahmoud Abbas ne compte pas déplaire à Barack Obama qui l'a invité à la Maison Blanche à la mi-mai pour lui réaffirmer «l'engagement inébranlable des Etats-Unis envers la sécurité d'Israël» et le désir américain de parvenir d'ici deux ans «à une paix globale» avec «une solution à deux Etats, dans laquelle un Etat juif d'Israël sûr vivrait côte à côte dans la paix et la sécurité avec un Etat palestinien indépendant et viable». Le président palestinien veut, après des semaines d'hésitation, retourner à la table pour entamer des pourparlers indirects avec Benyamin Netanyahu. Le président palestinien demande à la Ligue arabe, dont les ministres des Affaires étrangères se réuniront au Caire le 1er mai, «une réponse positive». «Nous allons soumettre tout ce qui nous a été présenté par les Etats-Unis au comité de suivi arabe, le premier jour du mois prochain et nous espérons une réponse positive», dit-il dans une interview à la deuxième chaîne de télévision privée israélienne précisant que «les discussions se poursuivent» avec George Mitchell qui le presse depuis des mois des mois à reprendre les négociations suspendues depuis décembre 2008 avec Netanyahu. Mahmoud Abbas qui a consenti en mars dernier à des négociations indirectes avec Netanyahu qui a remis en cause tous les accords, y compris le gel des constructions dans la partie Est d'El Qods, aurait-il des «éléments» nouveaux pour susciter un quelconque soutien du comité arabe qui, pour faire accepter les négociations de paix à un public arabe de plus en plus sceptique, lui a donné son feu vert à la reprise des négociations de paix ? Aux dernières nouvelles, le Premier ministre israélien n'a pas revu ses positions. Il refuse toujours de geler la construction des colonies, la judaïsation d'El Qods dont les Palestiniens veulent faire de la partie Est la capitale de leur futur Etat et le décret militaire 1650 qui facilite la déportation de milliers de Palestiniens de la Cisjordanie. Malgré les assurances d'Israël, la Jordanie s'attend à une vague d'immigation forcée. Les politiciens et les analystes d'Amman estiment que près de 50.000 Palestiniens pourraient être expulsés. Sur cette lancée de charme, M. Abbas fait porter le retard dans les échanges des prisonniers à Hamas qui est convaincu depuis qu'il a gagné la «bataille» de Ghaza en juin 2007 que «seule la résistance est susceptible de repousser l'ennemi et de l'éradiquer de la terre de Palestine». Il lui reproche son refus de libérer le soldat israélien enlevé, Gilad Schalit, malgré ses multiples appels.