Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ? Architecte lauréat d'un prix international, j'ai enseigné l'architecture à l'Université d'Alger. Puis, j'ai dû m'installer à Montréal il y a seize ans. Je suis co-auteur d'un recueil de poésie intitulé « Quand la terre tremble », édité par le Centre culturel algérien. J'ai animé des conférences et donné une lecture de poésie dans le cadre du Festival arabe de Montréal. J'ai publié en 2006 deux recueils de nouvelles, et deux romans aux éditions de la « Pleine Lune ». En novembre 2009, la Fondation Club Avenir de Montréal m'a rendu un hommage en me décernant le Prix de la Contribution artistique hors du commun. Vous avez édité en 2007 l'ouvrage que vous nous présentez aujourd'hui publié par une maison d'édition canadienne « Pleine lune ». Pourquoi l'avez-vous réédité cette année par une maison d'édition nationale ? Au fait, j'ai écrit ce roman pour faire connaître les Algériens aux Québécois et c'est aussi un message à mon petit fils et à toutes les victimes de l'ignorance. Vous êtes architecte de profession, vous êtes également un homme de culture. Comment avez-vous rejoint le monde de l'écriture ? L'écriture est un héritage chez nous. Mon père est écrivain, ma sœur est également écrivaine, Leïla Hamoutene. Je suis passionné de lecture mais aussi de la culture. A quel genre littéraire estimez-vous appartenir ? Et pourquoi ? Je tiens à préciser que je ne suis pas un écrivain, j'écris seulement quand je suis inspiré. Généralement, j'écris parce que le sujet traité m'interpelle. Votre ouvrage est écrit à la manière d'un journal de l'aventure qui traite divers sujets particulièrement de l'intégration. On a l'impression que vous vous impliquez dans la narration de ce récit ? Foncièrement. Ce récit peut éventuellement ressembler à un mode d'emploi pour les immigrants. J'adresse ce livre à mes enfants, aux enfants de mes amis et à tous les enfants de mon pays. Vous avez une devise, une ligne de conduite ou de pensée ? Mon père et mon grand père m'ont transmis des valeurs d'une grande importance. Ils ont un autre regard sur la société, du recul sur les événements, une certaine permanence des valeurs. Ils m'ont inculqué la morale, l'humanisme, l'honnêteté et le désintéressement à la cupidité. Je suis fier de cet héritage immatériel. Malgré la trame et le thème forts de cet ouvrage, on peut pourtant dire que c'est bien un livre intimiste que d'aventure ? Tout à fait. L'écriture de cet ouvrage est intimiste. Je me suis longuement interrogé sur les valeurs que je devais transmettre à mes enfants, à mes amis. J'ai eu, par la suite l'idée d'écrire ce livre. Un écrivain et un architecte font-ils finalement le même métier ? A mon avis, ce sont deux métiers de construction. Les romans se lisent, les architectures s'habitent. Je travaille actuellement comme inspecteur en bâtiment au Canada. Que pensez-vous apporter de nouveau à la littérature actuelle ? Il est difficile pour moi de donner un avis sur la littérature actuelle car je ne suis pas un écrivain. Je ne vise pas apporter quelque chose de nouveau à la littérature mais mes écrits ont une double dimension. Ils s'adressent à deux masses, les Algériens et les Québécois. Apres le succés de vos trois ouvrages «De quelques défauts qui font les humains», «Notes d'une musique ancienne», «La valise grise», quel sera le thème de votre prochain ouvrage ? Tous mes ouvrages tournent autour de l'exil. Mon dernier livre traite du retour de l'émigrée dans son pays après une longue absence. Ce livre s'intitule «Ô combien de marin, ô combien de capitaines». Il paraitra aux éditions « Pleine lune».