Des intellectuels de renom, appellent à mettre un terme à l'occupation pernicieuse des Territoires palestiniens après 43 ans ». La droite israélienne, au pouvoir, fulmine contre l'« appel à la raison » lancé à Bruxelles par plus de 4000 juifs dont Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut. Cet appel traduit, selon les analystes, une fissure entre la diaspora et Israël. «Il est inadmissible que les signataires préconisent des pressions sur Israël pour geler la colonisation », s'écrit la députée du Likoud, Miri Regev. Le député Aryeh Eldad (Union Nationale, 4 sièges sur 120) dénie aux signataires « le droit de s'immiscer dans les affaires intérieures israéliennes. Ce ne sont pas des gauchistes de salon et des communistes qui dicteront à Israël sa ligne de conduite », dit-il. Au centre-droit, le député Oriel Schneller du parti Kadima déplore que « des groupes juifs de par le monde portent atteinte à la solidarité juive avec Israël ». L'émergence de cet appel européen dans la foulée du J. Street américain-un groupe de pression juif de gauche qui entend créer un mouvement européen capable de peser sur les décisions de l'Union européenne ou des Etats-Unis concernant le Proche-Orient- constitue, selon lui, « un phénomène dangereux, même si les signataires peuvent avoir de bonnes intentions ». Seul le journal Haaretz a porté aux nues cette initiative. « C'est une bonne nouvelle que des milliers de juifs dans le monde entier, dont des intellectuels de renom, appellent à mettre un terme à l'occupation pernicieuse des Territoires palestiniens après 43 ans », écrit-il dans son éditorial. Dans le même journal, l'écrivain et ancien député de gauche Yossi Sarid a félicité les « signataires », soulignant que les « meilleurs amis d'Israël ne sont pas forcément ceux qui refusent de critiquer sa politique ». Partisans de la solution de « deux Etats pour deux peuples (israélien et palestinien) » et « inquiets de la délégitimation d'Israël, les signataires estiment que « l'alignement systématique sur la politique du gouvernement israélien est dangereux car il va à l'encontre des intérêts véritables de l'Etat d'Israël », un Etat où des colons incendient des mosquées pour jeter une ombre sur la reprise du dialogue israélo-palestinien.