L'espace franco-algérien de la région Provence-Alpes Côte d'Azur (PACA) organise, aujourd'hui, dans le quartier du Vieux-Port de Marseille un rassemblement et diverses activités pour commémorer le 65e anniversaire des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma, Kherrata et dans d'autres régions du pays. Cet espace, qui regroupe des Algériens et des binationaux de diverses catégories socioprofessionnelles et ambitionne de créer des passerelles entre le pays d'origine et le pays d'accueil, propose pour marquer cet «autre 8 mai 45», un rassemblement symbolique au Vieux-Port de Marseille pour rendre hommage aux milliers de victimes de ces massacres. Dans l'après-midi, il est prévu la projection d'un documentaire de l'Algérienne Mariem Hamidat «Mémoires du 8 mai 1945» suivi d'un débat avec le sociologue Vincent Geisser. Le photographe Abed Abidat présentera, quant à lui, son ouvrage photographique aux Marseillais. Pour le forum, qui commémore pour la seconde fois consécutive cette date charnière de l'histoire nationale, le devoir de mémoire est nécessaire car «il est des commémorations qui sont inscrites comme une évidence dans les calendriers et les agendas, il en est d'autres qui ne sont même pas connues des citoyens. La date du 8 mai 1945 en est un parfait exemple». «Le 8 mai 1945 est l'une de ces dates commémoratives qui a la mémoire sélective pour se souvenir uniquement de la libération de la France occupée par l'Allemagne nazie mais qui occulte délibérément les violentes répressions conduites par l'armée française contre les Algériens de Sétif, Guelma et Kherrata qui revendiquaient alors leur volonté d'indépendance». Le forum a estimé qu'«aujourd'hui, il est temps que la France reconnaisse sa propre histoire. Car la cohésion nationale et la construction d'un avenir solidaire et respectueux des uns et des autres passent notamment par le partage et la reconnaissance de cette mémoire collective» et «l'histoire de France et l'histoire coloniale ne sont pas à occulter. Qu'elles soient belles ou pas, elles doivent être relatées». Un collectif d'associations et de syndicats s'est associé au forum pour marquer cette date et s'inscrire dans la démarche afin que «toutes les mémoires soient traitées de façon équitable» et «pour qu'une page soit enfin tournée sur un avenir apaisé réconcilié», précise encore le forum franco-algérien.