Résultat n La coalition appuyée par l'Occident au Liban a revendiqué ce lundi matin la victoire face à une alliance menée par le Hezbollah, à la suite d'élections législatives âprement disputées. «C'est un grand jour pour l'histoire du Liban démocratique», a lancé le chef de la majorité parlementaire antisyrienne sortante, Saâd Hariri. «Félicitations à vous, félicitations à la liberté, félicitations à la démocratie.» «Il n'y a ni vainqueur ni perdant dans ces élections, les seuls vainqueurs sont la démocratie et le Liban», a-t-il ajouté. Selon la chaîne de télévision Future TV de Saâd Hariri, sa coalition devrait obtenir 70 sièges au Parlement qui en compte 128, contre 58 au camp du Hezbollah, soutenu également par le voisin syrien. Le principal allié chrétien du Hezbollah a reconnu la défaite de son camp lors des législatives organisées hier et marquées par une très importante participation. «Il s'agit d'une victoire pour la coalition du 14 mars, mais aussi d'une défaite pour les Libanais qui aspiraient au changement», a déclaré Michel de Chadarevian, un membre du Courant patriotique libre dirigé par Michel Aoun. Il a ajouté que son mouvement respecterait les résultats des élections et travaillerait avec la coalition de M. Hariri en vue de former un gouvernement d'union nationale. «Le Liban peut seulement être gouverné par un cabinet d'union.» Un responsable du Hezbollah, Hassan Fadlallah, disant attendre les résultats définitifs pour se prononcer, a aussi jugé nécessaire la coopération entre les formations politiques en vue de diriger le pays. «La spécificité du Liban réside dans sa diversité, il n'y a ni majorité ni minorité, a dit M. Fadlallah, dont le mouvement est considéré comme une organisation terroriste par Washington. Les 11 candidats du Hezbollah ont été élus, selon lui. Les résultats officiels des élections devaient être connus au plus tard aujourd'hui. Le taux de participation a atteint 54,08% des 3,2 millions d'électeurs, un record depuis 20 ans. Près de 50 000 soldats et policiers ont été déployés sur le territoire. Selon l'armée, 123 incidents mineurs ont été enregistrés lors du scrutin supervisé par 200 observateurs internationaux venus notamment du Centre Carter. L'ancien sénateur américain John Sununu, de l'Institut démocratique national, a dit ne pas avoir noté de violations flagrantes des élections qui étaient suivies de près par les voisins du Liban et la communauté internationale. En Israël, le ministre des Finances Youval Steinitz avait prévenu qu'une victoire du Hezbollah créerait une nouvelle entité iranienne au Moyen-Orient après celle du Hamas à Gaza. En revanche, en Syrie, le journal officiel Al-Baas avait exprimé l'espoir que le Hezbollah l'emporte. Les deux camps rivaux au Liban sont engagés dans un bras de fer depuis les dernières législatives de 2005, qui a failli plonger le pays dans une nouvelle guerre civile en 2008. Les 128 sièges du Parlement sont répartis à parité entre chrétiens et musulmans. Chaque communauté se voit attribuer un nombre de sièges dans 26 circonscriptions en fonction de son poids démographique.