Des centaines de Saoudiens ont défié un petit groupe de protestataires ultra-conservateurs, samedi soir, à Riyad pour assister à la projection publique d'un film commercial, une première depuis quelque trois décennies dans la capitale saoudienne. Sacs de pop-corn salé et boissons gazeuses sur les genoux, plus de 300 spectateurs, tous des hommes, rassemblés dans le vaste centre culturel du Roi Fahd ont acclamé, sifflé et applaudi à tout rompre lorsque les premières images du film Manahi sont apparues à l'écran et que la musique a retenti dans la salle. Mais le chemin a été long et personne n'a la certitude que ce jour constitue le prélude d'une industrie du cinéma prospère dans ce pays en raison de l'opposition acharnée du clergé ultraconservateur, qui considère le cinéma, la musique et toutes les autres formes de loisirs comme des atteintes à l'islam. La police a dû maintenir à l'écart un petit groupe d'activistes islamistes venus dénoncer le cinéma comme une source de désastre pour le pays. Ils ont cité à l'appui de cette thèse une récente série de secousses telluriques de faible intensité dans l'ouest du royaume.