Les autorités saoudiennes ont annulé le seul festival du cinéma du royaume qui devait s'ouvrir, hier, samedi, à Djeddah (ouest). Les ultraconservateurs tentent d'empêcher l'essor du 7e art, contraire selon eux à l'islam. Huit films de réalisateurs originaires des pays du Golfe devaient être en compétition, ainsi que des dizaines de courts-métrages, pendant une semaine dans la capitale économique du pays, pourtant réputée plus ouverte et tolérante que l'austère Riyad. Auparavant, le festival avait reçu toutes les autorisations avant d'être officiellement annoncé, selon les organisateurs. Cette annulation intervient alors que la bataille fait rage entre ultraconservateurs et réformateurs dans ce royaume qui n'a que récemment fait une entorse à l'interdiction de projection publique de films commerciaux, en vigueur depuis près de trois décennies. Le combat pour le développement du cinéma est conduit en partie par le propriétaire de la société de production saoudienne Rotana, le prince Al-Walid Ibn Talal, un neveu du roi Abdallah et l'un des hommes les plus riches du monde.