Décès n Le Président gabonais, Omar Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 41 ans, est mort, hier, à l'âge de 73 ans. N'ayant pas désigné de dauphin la guerre de succession commence. Omar Bongo, hospitalisé depuis début mai, est mort, hier, en début d'après-midi, selon un message du Premier ministre gabonais, Jean Eyeghe Ndong, après une journée d'incertitudes. «C'est à 14h 30 que l'équipe médicale m'a informé, ainsi que les officiels et membres de la famille présents, que le président de la République, Omar Bongo Ondimba, venait de rendre l'âme à la suite d'un arrêt cardiaque.» Selon la Constitution gabonaise, le président du Sénat, doit assurer la transition jusqu'à un scrutin à programmer au plus tard 45 jours après le constat de la vacance du pouvoir. A Libreville, le ministère de la Défense, dirigé par le fils du défunt et mentionné comme un successeur possible, a décidé «la fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes du pays», appelant la population au patriotisme. Après 41 ans de pouvoir sans partage. La succession de Omar Bongo s'annonce difficile d'autant qu'il n'a jamais désigné de dauphin. La famille Bongo veut conserver le pouvoir. Le nom le plus cité est celui d'Ali Ben Bongo, fils du Président, ministre de la Défense. Des observateurs disent qu'il a été nommé à ce poste stratégique par son père en 1999 pour éviter tout coup d'Etat, mais aussi pour le placer en vue de la succession. Ses atouts sont nombreux. Ancien ministre des Affaires étrangères, il est en bons termes avec Paris. L'homme se heurte aux «caciques». Parmi eux, Idriss Ngari, ministre de la Santé après avoir notamment été à la Défense. Certains prêtent au général Ngari des ambitions personnelles qui seraient bien accueillies par une frange du Parti démocrate gabonais (PDG). D'autant qu'Ali Bongo a plusieurs handicaps à surmonter. Au sein du clan Bongo, un autre candidat pourrait entrer en lice, au risque de divisions familiales, en la personne de Paul Toungui. Chef de la diplomatie après avoir été ministre de l'Economie, il est marié à Pascaline Bongo, la fille aînée et directrice du cabinet du chef de l'Etat. Les opposants Pierre Mamboundou ou Zacharie Myboto, ainsi que Paul Mba Abessole, désormais rallié au pouvoir, se voient aussi un destin national, et leurs partis ont déjà commencé à se mobiliser pour un éventuel scrutin. Dans un communiqué, le Président américain, Barack Obama, s'est dit «attristé» par la mort de M. Bongo. Le Président français, Nicolas Sarkozy, a exprimé «beaucoup de tristesse» et assuré que «la France était dans cette épreuve aux côtés du Gabon, de ses institutions et de son peuple». Plusieurs pays africains ont fait part de leur émotion, en particulier le Congo, le Maroc, la Centrafrique, la Côte d'Ivoire et le Sénégal. Au Tchad le chef de l'Etat, Idriss Deby Itno, a décrété un deuil national de trois jours en hommage à ce «grand ami». Le Président du Venezuela, Hugo Chavez, a, quant à lui exprimé sa solidarité avec le peuple gabonais.