Un responsable du contrôle au niveau du ministère des Ressources en eau a confirmé ce matin que les eaux minérales commercialisées en Algérie ne répondent pas aux normes internationales. Les consommateurs se retrouvent ainsi devant un dilemme : doivent-ils boycotter ces eaux ? Et qu'en est-il de ceux atteints de maladies pour lesquelles l'eau du robinet est déconseillée ? C'est ce qu'a indiqué, ce matin, Fadhli Hadjassi, sous-directeur de l'exploitation et du contrôle au ministère des Ressources en eau sur les ondes de la Chaîne III. Cette déclaration intervient quelques jours après celle faite par le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, et reprise récemment par la presse nationale. Le premier responsable du secteur avait alors affirmé qu'aucune eau minérale commercialisée en Algérie ne répond aux normes thérapeutiques internationales. Pour rappel, près de 40 opérateurs travaillent dans le domaine de la commercialisation des eaux minérales sur le marché algérien. «Moi, je ne peux pas le confirmer officiellement, mais je dirai que le ministre a raison pour la simple raison qu'aucune eau minérale en Algérie n'a subi la reconnaissance des vertus thérapeutiques. Parce que c'est lourd comme procédures, car cela demande beaucoup de temps et beaucoup d'institutions pour le côté pharmacologique et le côté clinique. Donc, c'est très exagéré de parler des vertus thérapeutiques, d'autant plus que l'OMC vient de nous saisir en nous enjoignant de ne plus parler des vertus thérapeutiques. Les vertus thérapeutiques sont reconnaissables par un certain nombre de mesures cliniques et pharmacologiques», a dit M. Hadjassi. «Par conséquent, personne ne peut dire que mon eau est bien pour telle ou telle chose, du moment que personne n'a fait les essais et les procédures de sa reconnaissance en tant qu'eau ayant des vertus thérapeutiques pour telle ou telle maladie», a-t-il-ajouté. Interrogé sur la non-indication de certains composants sur les emballages de certaines marques d'eau, comme le sodium et le potassium, M. Hadjassi a ajouté qu'il y a des textes au niveau du ministère du Commerce qui imposent pour le minéralier de préciser les compositions de son eau. Dans le même contexte il a souligné que le ministère des Ressources en eau dispose de trois laboratoires qui sont en mesure de fixer les compositions de chaque eau minérale. «La définition des composants des eaux est faite, ainsi, si vous regardez les bouteilles vous les retrouverez. Ces tests sont attestés et certifiés par les laboratoires qui sont désignés par notre ministère pour les analyses réglementaires.» M. Hadjassi a, par ailleurs, indiqué que le ministère des Ressources en eau a un rôle limité pour ce qui concerne ce créneau. Selon lui, la reconnaissance d'une eau minérale en tant qu'eau ayant des vertus thérapeutiques prend du temps. «Il fut un temps où il y avait des stations thermales où l'on trouvait des eaux thermales qui avaient des éléments chimiques qui peuvent être bénéfiques à certaines maladies et pour lesquelles il y a une reconnaissance officielle de l'Etat.» Au passage il a signalé l'eau minérale appelée Mouzaïa qui avait entamé quelques essais pendant l'époque coloniale pour sa reconnaissance.