L'Organisation mondiale du commerce a saisi l'Algérie à propos de la régulation du marché national des boissons.Les problèmes qui y sont identifiés concernent particulièrement le volet relatif à la production et la commercialisation des eaux minérales mises en bouteille. L'information a été révélée par, M. Fadhili Hadjissi, sous-directeur de l'exploitation et du contrôle au niveau du ministère des Ressources en eau, qui a été hier matin l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale. Lors de son intervention, le représentant du département des Ressources en eau est revenu longuement sur les contraintes dans lesquelles évolue le marché national des eaux minérales en reconnaissant ouvertement qu'aucune eau minérale produite en Algérie ne répond aux normes internationales. «Je ne peux pas le confirmer officiellement, mais je dirais que le ministre a raison vu qu'aucune eau minérale en Algérie n'a été reconnue pour vertus thérapeutiques. Parce que c'est lourd comme procédure, car cela demande beaucoup de temps et l'aval de plusieurs institutions pour le côté pharmacologique et le côté clinique. Donc, c'est très exagéré de parler des vertus thérapeutiques, d'autant plus que l'OMC vient de nous saisir en nous enjoignant de ne plus parler des vertus thérapeutiques. Les vertus thérapeutiques sont reconnaissables par un certain nombre de mesures cliniques et pharmacologiques (...) Par conséquent, personne ne peut dire que mon eau est bien pour telle ou telle chose, du moment que personne n'a fait les essais et les procédures de sa reconnaissance en tant qu'eau ayant des vertus thérapeutiques pour telle ou telle maladie», a dit M. Hadjassi. A cet égard, il y a lieu de préciser que ce responsable intervient quelques jours seulement après la sortie qui a été faite par le ministre de tutelle, Abdelmalek Sellal, déclarant qu'«aucune eau minérale commercialisée en Algérie ne répond aux normes thérapeutiques internationales». Cependant, il importe de préciser que le créneau des eaux minérales observe depuis quelques années une nette explosion et compte actuellement une quarantaine de marques commercialisées, en plus des marques anciennement connues comme Saïda et Lala Khedidja, cette dernière ayant été cédée en 2005 par son propriétaire, l'EPE ETK au groupe Cevital. Dans le même sillage, le sous-directeur chargé du contrôle au ministère des Ressources en eau, a aussi évoqué la question relative à la non-indication des composants de l'eau mise en bouteille sur l'étiquette de l'emballage en précisant qu'«il y a des textes au niveau du ministère du Commerce qui imposent pour le minéralier de préciser les compositions de son eau». Faudra-t-il donc s'attendre à une vaste opération de contrôle des eaux minérales commercialisées en Algérie et, sur ce plan, le même responsable a fait savoir que le ministère des Ressources en eau compte trois laboratoires de contrôle et, à leur niveau, «la composition réelle des eaux commercialisées en Algérie peut être identifiée tout entière». «La définition des composants des eaux est faite, ainsi, si vous regardez les bouteilles vous les retrouverez. Ces tests sont certifiés par les laboratoires qui sont désignés par notre ministère pour les analyses réglementaires», a expliqué toutefois M. Hadjassi sans omettre de rappeler que le département ministériel auquel il est affilié a un rôle limité en matière de contrôle de la qualité des eaux minérales. M. Amani