Le procès controversé du docteur Daniel Fouchard, médecin généraliste de Landivy (Mayenne-France), accusé de «viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables» et victime, selon lui et certains de ses patients, d'un complot, s'est ouvert lundi 26 janvier, à huis clos, à Laval, devant les assises de la Mayenne. Homme de tempérament, apprécié pour sa droiture et ses compétences, Daniel Fouchard, 56 ans, était, jusqu'à sa mise en examen en juin 2000, le médecin généraliste de Landivy, un petit bourg rural de 800 habitants, situé à l'extrémité nord-ouest de la Mayenne. Cette mise en examen avait fait suite au dépôt de plusieurs plaintes de patients du praticien. La première, formulée le 8 octobre 1997 auprès du conseil départemental de l'Ordre des médecins par un chauffeur-livreur de 43 ans, faisait état d'abus sexuels et d'un viol dans le propre cabinet du médecin. Selon ce courrier, le Dr Fouchard aurait profité d'un problème congénital de son patient pour abuser de lui, sous prétexte médical. Dans ce même courrier, l'épouse du plaignant confiait avoir reçu les aveux du médecin le lendemain même de l'ultime consultation. Radié en février 2000 par le conseil régional de l'Ordre des médecins des Pays-de-la-Loire à la suite du dépôt d'autres plaintes, le médecin devait pourtant être réintégré le 6 février 2002 par le conseil national. L'instance avait jugé invérifiables les accusations portées contre le Dr Fouchard et estimé possible l'hypothèse d'une cabale «engendrée par des rumeurs dont les plaignants seraient les instruments». C'est ce scénario que soutient depuis le début le médecin mayennais, nommant même précisément l'un de ses confrères dont l'un des plaignants a reconnu qu'il l'avait aidé à rédiger sa lettre. «Dans notre région où certains praticiens n'hésitent pas à délivrer à l'?il des ordonnances et où tout le monde se connaît, la rigueur du Dr Fouchard a suscité des jalousies et des ranc?urs», soutient un retraité, membre de son comité de soutien. Le médecin de Landivy et sa défense souhaitaient ardemment que les audiences puissent se dérouler en public, ou à tout le moins en présence de la presse. Mais, à la demande de l'une des parties civiles, le président de la Cour d'assises en a décidé autrement. Une déception pour les quelques cent cinquante personnes venues spécialement pour soutenir celui qui fut leur médecin traitant. Une décision logique pour d'autres, eu égard à la médiatisation jugée «excessive», voire «contre- productive» de l'affaire.