Ecriture n L.S.D est la dernière création littéraire de Djamel Mati, un roman paru aux éditions Alpha. Le roman est une aventure à l'image même de l'histoire racontée. Il est atypique, curieux et parfois excentrique. Il rejoint les autres romans de l'auteur et dans le style et dans la poétique, mais il se distingue de ce que le romancier – il a à son actif une trilogie et un récit – a l'habitude de livrer à ses lecteurs. L.S.D est plus qu'un roman. C'est une aventure littéraire – et une épopée humaine. L'histoire se déroule du début de la création – l'auteur s'aventure jusqu'aux origines – à nos jours : on est en 1970, en Angleterre. C'est l'histoire de Charles Darwin Jr, petit-fils de Darwin, le père de la théorie de l'évolution. Il fait curieusement la rencontre de Lucy, l'australopithèque qui, surgissant comme par enchantement du fin fond des âges, de l'aube de l'humanité, va vivre une aventure spatiotemporelle exceptionnelle. Elle va traverser, en compagnie de Charles, les ères et les époques. Elle lui parle et lui fait voir et sentir des choses et des vies. Elle lui fait prendre conscience d' une réalité, à savoir la nature humaine et sa répercussion sur l'environnement : dans le roman, l'auteur aborde toutes les problématiques liées à l'évolution de l'homme, à savoir notamment le réchauffement climatique – un défi majeur du XXIe siècle dont l'humanité doit tenir compte et, du coup, le relever. Dans L.S.D, le lecteur est particulièrement saisi par l'écriture que renferme le roman : une écriture qui interpelle et déconcerte. Le romancier use d'une écriture déroutante et d'un style troublant à l'image de l'imaginaire décrit et représenté. C'est en effet un imaginaire intrigant tout comme les personnages qui le composent. L'auteur développe, au fil d'une écriture fluide mais audacieuse, un univers littéralement hallucinatoire, un monde plein de fantaisie et fantastique situé par la narration sur une frontière, mouvante et changeante, séparant l'existant de l'inexistant, le réel de l'irréel, le palpable de l'abstrait. L'auteur va encore plus loin dans son écriture et dans la façon de la composer et de la conjuguer : il l'enrichit de référents culturels de tous genres. Le roman se révèle de par son contenu un creuset de connaissances en préhistoire, en anthropologie – notamment culturelle – en science et en religion ainsi qu'en musique – ici, l'auteur livre aux lecteurs quelques refrains musicaux de Bob Dylan, des Rolling Stones ou encore des Beatles. Djamel Mati peut se hisser, dans ce roman, au rang de ces écrivains algériens soucieux de renouveler et la forme – le langage littéraire – et le champ thématique. L.S.D, tout comme les précédents romans, est à la fois une aventure et une entreprise littéraire. Aventure, parce que l'auteur s'engage dans une narration consistant à raconter une histoire des plus étranges – le roman est curieux jusqu'à l'étrangeté. Entreprise, parce qu'il s'inscrit dans une démarche visant à reformuler le langage littéraire. On peut alors prétendre que Djamel Mati peut se considérer parmi les rares romanciers à apporter du jeune et du nouveau à la littérature algérienne d'expression française.