Résumé de la 5e partie n La belle Djazia est courtisée par un jeune de sa tribu Dhiyab, mais un Berbère s'éprend d'elle... Les nomades ont installé leur camp non loin du ksar, où les habitants, apeurés par cette foule d'hommes, de femmes et d'enfants faméliques ont préféré fermer les portes de la ville et poster, aux murailles, des sentinelles. Le cadre est désertique, mais les nomades savent que, non loin de là, il y a les palmeraies, de la végétation, des puits et des sources où coule une eau limpide… Les tentes, dont le velum est tissé avec du poil de chameau, se ressemblent toutes : à l'origine grises, elles sont noircies par la fumée des feux de camp et surtout par l'usage. Quelques-unes se distinguent, cependant, par leurs tailles — elles sont plus grandes — et surtout par le luxe des tapis qui les couvrent à l'intérieur. Il s'agit des tentes des notables qui possèdent le plus de bétails, ainsi que la tente du chef, le célèbre Cheikh Ghanem. Voilà plusieurs années qu'il commande et, même s'il y a des jeunes hommes qui voudraient prendre sa place, il est toujours parvenu à s'imposer et à mener les destinées de la tribu. Il a souvent livré bataille à ses voisins berbères, s'emparant de force des terres de pâturage, razziant des ksour, rançonnant les caravanes, mais il a su aussi négocier avec les Berbères, passant des pactes de bon voisinage et surtout établissant des liens par le mariage. Cheikh Ghanem devait avoir plusieurs enfants, mais la légende n'en retient qu'un Dhiyab. Les gens du désert racontent qu'a la naissance de Dhiyab, un autre garçon, fils de berger, est né. L'accoucheuse a aussitôt échangé les deux bébés, donnant le fils du chef à la femme du berger et celui du berger à la femme du chef. Ni Cheikh Ghanem ni sa femme ne se sont doutés de l'échange et les deux garçons ont été élevés ensembles Parvenus à l'adolescence, les deux garçons sont déjà de preux cavaliers, mais Cheikh Ghanem regardait avec envie celui qu'il croyait être le fils du berger. — Ah, dit-il, à sa femme, si c'était lui mon fils ! — Le fils du berger, explique-t-il à sa femme, me paraît plus viril… Il monte plus facilement à cheval, il manie le javelot et l'arc avec dextérité ! Quelque temps après, les deux jeunes hommes sont désignés pour chercher une terre fertile. On leur a donné, à chacun, une poignée de henné, qui, déposé sur les terrains repérés, s'humidifierait à la rosée de matin et laisserait des traces faciles à retrouver. Les deux jeunes gens ont pris des directions opposées. Ils ont ainsi parcourus de grandes distances, rencontré des caravanes, puis ils sont retournés dans leur tribu. En arrivant, ils trouvent Cheikh Ghanem, ainsi que les sages qui les attendent. Les deux garçons mettent pied à terre. Mais alors que celui qu'on croyait être le fils du chef se rend dans la tente de sa mère, pour la saluer, celui qu'on croit être le fils du berger, s'approche d'abord de l'assemblée, après avoir attaché son cheval loin de l'assemblée. — Que le salut soit sur vous ! Puis, il va saluer sa mère. Quant à son compagnon, c'est une fois seulement qu'il a vu sa mère, qu'il vient saluer l'assemblée ! Cheikh Ghanem est offusqué : son fils – ou celui qu'il croit être son fils – a manqué de correction. Les deux garçons, réunis, sont priés de faire un compte-rendu de leur mission. (à suivre...)