Résumé de la 14e partie n Khelifa Zénati enlève Djazia. Sur le chemin du retour, elle essaye de retarder son époux dans l'espoir que les nomades rejoignent le groupe. Brusquement, elle se jette de sa monture et tombe à proximité d'un buisson épineux. Elle découvre alors sa longue chevelure et la jette sur les épines. Ben Ali Cherif descend, furieux. — Qu'as-tu fait ? — Je suis tombée, dit-elle, je me suis pris les cheveux dans les épines, il va falloir les couper pour m'en dégager ! — Non, dit le Zénète, je ne veux pas qu'on coupe ta chevelure ! Il ordonne aussitôt à ses hommes de descendre. — Je veux que vous démêliez ses cheveux, poil par poil ! si l'un d'eux se cassait, je vous ferait aussitôt décapiter ! Et les hommes se mettent à l'œuvre. Comme la chevelure de Djazia est longue et fournie, l'opération risque de prendre de longues heures. Or, c'est ce que veut justement la jeune femme : gagner du temps pour permettre aux siens de la rejoindre ! En effet, à peine les hommes de Khelifa Zénati venaient-ils de retirer des buissons le dernier cheveu de Djazia, que les Banû Hilâl, à leur tête Dhiyab – qui les a rejoints en cours de route – font irruption. — Lâche ! crie Dhiyab, à Khelifa Zénati, tu profites de l'absence des hommes pour enlever une femme ? — Je n'ai fait que récupérer mon bien, proteste le Zénète. — Djazia est le bien des Banû Hilâl, répond Dhiyab, viens te battre ! Un combat s'engage aussitôt entre les deux hommes, sous le regard de Djazia. Sans difficultés, Dhiyab, plus jeune et plus svelte que son adversaire, parvient à le désarçonner et à lui planter son épée dans la gorge. — L'affaire est réglée, dit Dhiyab, aux Zénètes, prenez le corps de votre chef et rentrez chez vous ! Les Zénètes prennent le corps de leur chef et disparaissent. Djazia, heureuse de retrouver Dhiyab, court le rejoindre. Le cycle de Djazia continue. Si dans certains récits, elle finit par s'unir au jeune homme, dans d'autres, elle est à chaque fois cédée, au cours de marchés et de traités d'alliance que la tribu passe avec d'autres tribus. C'est que Djazia est la plus grande richesse de la tribu et celle-ci n'hésite pas à l'utiliser comme monnaie d'échange... Dans certains récits, Dhiyab se heurte au père de Djazia qui veut tirer le meilleur profit de sa fille. Khelifa Zénati est justement celui qui lui offre le plus de biens, en échange de la jeune femme. Il est prêt à la lui livrer quand le jeune bédouin défie le Zénète. — Combattons-nous, celui qui vaincra remportera Djazia ! Le combat va durer des heures entières, sans que les deux belligérants ne descendent de leur monture. Mais la jument de Khelifa Zénati finit par trébucher, épuisée. Dhiyab profite de ce moment de faiblesse pour se lancer sur son adversaire désarçonné et lui donner le coup de grâce. La foule des Banû Hilal se met aussitôt à crier : «Dhiyab a mérité Djazia ! dhiyab a mérité Djazia !» Le père acquiesce. C'est ainsi que les deux jeunes gens peuvent enfin s'aimer au grand jour (à suivre...)