Objectifs n Les Palestiniens ont dénoncé le discours de Benjamin Netanyahu dans lequel il a posé une série de conditions à la création d'un Etat palestinien. Le discours prononcé, hier, dimanche, par le Premier ministre israélien «entrave les efforts visant à sauver le processus de paix dans un clair défi à l'Administration américaine», a déclaré Nabil Abou Roudeina, porte-parole du Président palestinien Mahmoud Abbas. Son conseiller, Nemer Hammad, a estimé, pour sa part, que le discours de Netanyahu n'a rien apporté de nouveau. Le discours «semble modéré sur la forme mais reste radical dans le fond,», a indiqué M. Hammad. «Il a parlé de négociations mais il ne nous a rien laissé à négocier, puisqu'il a ôté de la table pratiquement tous les dossiers du statut final des territoires palestiniens», a également affirmé le négociateur palestinien Saëb Erakat. «Il n'a pas accepté un Etat palestinien, mais a posé une série de conditions qui rendent impossible la création d'un Etat palestinien viable, indépendant et souverain», a-t-il ajouté. Un autre proche collaborateur de Abbas, Yasser Abed Rabbo, a violemment critiqué Netanyahu. «Il a parlé d'un Etat palestinien en le vidant de sa substance en excluant un gel de la colonisation. En exigeant la reconnaissance du caractère juif d'Israël, il veut que les Palestiniens fassent partie du mouvement sioniste mondial», a déclaré Abed Rabbo. «Il veut imposer un règlement ne tenant pas compte des droits des réfugiés et aux termes duquel Jérusalem ne sera pas la capitale du futur Etat palestinien et celui-ci ne jouira d'aucune forme de souveraineté», a-t-il ajouté. «Il a employé le terme ''Etat palestinien'' mais, en fait, il veut un protectorat israélien», a-t-il ajouté. L'Autorité palestinienne refuse de reconnaître Israël comme un Etat juif. Pour elle, une telle reconnaissance revient à renoncer au «droit au retour» des réfugiés palestiniens. Le sort de ces réfugiés et de leurs descendants, au total près de 4,5 millions de personnes, est la question la plus épineuse du conflit israélo-palestinien, Israël refusant d'entendre parler d'un retour sur son territoire. A Gaza, le mouvement Hamas qui contrôle le territoire depuis juin 2007, a dénoncé «l'idéologie raciste et extrémiste» de Netanyahu. «Ce discours reflète l'idéologie raciste et extrémiste de Netanyahu et fait fi de tous les droits du peuple palestinien», a déclaré le porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum. «Il propose un Etat palestinien sans identité, ni souveraineté, ni Jérusalem, ni droit au retour, ni armée, ni armes et insiste sur le maintien des colonies», a ajouté Barhoum.Soumis à de fortes pressions internationales, notamment de Washington, Netanyahu, qui dirige un cabinet de droite, a accepté dans son discours le principe d'un Etat palestinien tout en posant une série de conditions. Il a notamment exigé la démilitarisation du futur Etat palestinien et la reconnaissance par la direction palestinienne d'Israël comme Etat du peuple juif. Il a aussi exclu un gel de la colonisation juive ou un retour des réfugiés palestiniens poussés à l'exode lors de la création d'Israël en 1948.