Ces derniers jours, pas moins d'une quarantaine d'armateurs activant au niveau des ports de Béni Saf et de Bouzedjar ont tenu un conclave au siège de la direction de la pêche de Aïn Témouchent pour tenter de sensibiliser les pouvoirs publics sur les conséquences que peuvent induire les exigences de la Badr en matière de régularisation des dettes impayées. Ces armateurs investisseurs qui ont bénéficié de lignes de crédits bancaires pour l'acquisition de bateaux de pêche, et dont les délais arrivent à terme, viennent de montrer toute leur incapacité à procéder au remboursement de leurs échéances et, par ricochet, honorer leurs engagements. La maigre production halieutique durant ces deux dernières années, et dont les raisons ne sont un secret pour personne, est la principale cause de cette insolvabilité. Les armateurs, dont une bonne partie vient de recevoir des mises en demeure, craignent d'être devant la justice et de voir leurs bateaux de pêche saisis faute de remboursement. Ils n'ont pas caché leur bonne volonté et leurs bonnes intentions. «Nous ne refusons pas de payer nos dettes, nous demandons simplement à la banque un rééchelonnement sur 25 ans au lieu de cinq ans actuellement. Chaque investisseur traîne derrière lui une dette de six millions de dinars. Si la banque met à exécution sa menace, ce sera l'asphyxie», dira l'un des armateurs. Dans une lettre adressée au Chef du gouvernement, les armateurs demandent, à travers une série de sept propositions, de geler le remboursement de la dette à la faveur d'un plan de sauvetage pour éviter aux 565 marins pêcheurs de perdre leur emploi.