Résumé de la 110e partie n Tuppence pense, que M. Grant – leur contact de l'Intelligence service –, va la rassurer, mais, non, il n'a aucune information au sujet de Tommy... Oh ! mais c'est déjà fait. «Agissant sur la foi de certains renseignements, nous avons établi que Mrs Perenna appartient à l'IRA et nourrit des sympathies anti-britanniques», comme disent les rapports de police. Au demeurant, c'est parfaitement exact. Mais nous n'avons pas pu creuser davantage — pas pu obtenir les éléments essentiels qui nous font défaut. Alors, ne nous lâchez pas, Mrs Beresford... Allez-y, et faites tout votre possible. — Le 4, murmura Tuppence. C'est dans une semaine, à peu près. — Dans une semaine très exactement. Tuppence serra les poings. — Nous devons arriver à quelque chose. Je dis nous, parce que je suis sûre que Tommy a flairé un bon objectif et que c'est pour ça qu'il n'est pas encore revenu. Il est sur une piste. Si seulement je pouvais trouver quelque chose, moi aussi ! Tiens, mais j'y pense ! Et si je... Sourcils froncés, elle commença d'échafauder un nouveau stratagème. — Vous voyez, Albert, c'est une possibilité. — Je comprends parfaitement où vous voulez en venir, madame. Mais vous avouerai-je que votre idée n'a pas l'heur de me plaire ? — Je pense pourtant que ça peut marcher. — Certes, madame. Mais ce qui me chiffonne un tantinet, c'est que vous vous exposiez à ce point.., et je gage que ça ne plairait guère non plus au patron. — On a déjà tout essayé. Enfin, tout ce qui est possible de faire en restant dans l'ombre. Il me semble que notre seule chance de réussite, au point où nous en sommes, c'est de nous montrer au grand jour. — Etes-vous bien consciente, madame, qu'en agissant ainsi vous risquez de sacrifier un avantage ? — Mais qu'est-ce qui vous prend cet après-midi à parler comme ça, Albert ? finit par tempêter Tuppence, exaspérée. Vous vous croyez speaker à la BBC ou quoi ? Albert arbora une mine déconfite et en revint à une syntaxe qui lui était plus habituelle : — C'est à cause que hier soir j'ai écouté une chouette d'émission sur la faune des étangs. — Je crains que nous n'ayons pas beaucoup de temps à consacrer à la faune des étangs en ce moment, mau-gréa Tuppence. — Où est passé le capitaine Beresford ? c'est ça que j'voudrais bien savoir. — Moi aussi, dit Tuppence, le cœur serré. — Qu'il ait disparu comme ça, sans un mot, c'est pas normal. Ça fait un bail qu'il aurait dû vous mettre au parfum. C'est pour ça que... — Oui, Albert ?... — Ce que j'me dis, c'est que si lui, il s'est montré au grand jour, vous, vous feriez peut-être bien de pas jouer le même jeu. (à suivre...)