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Histoires vraies
Quartier du désespoir (4e partie)
Publié dans Info Soir le 23 - 06 - 2009

Résumé de la 3e partie n Le 16 juillet 1955, Carolina Maria de Jésus, qui a trouvé un cahier neuf, entame l'écriture de la chronique de son quotidien...
Elle continue pourtant à tenir son journal, jour après jour, mois après mois et, bientôt, année après année. Lorsque le cahier d'écolier est plein, elle le remplace par les papiers les plus divers qu'elle réunit ensuite en liasses, avec des attaches improvisées.
Le journal de Carolina Maria de Jésus comporte aussi une histoire d'amour ou du moins de relations avec un homme. Elle parle d'un beau Tsigane aux tempes argentées qui paraît à la fenêtre lorsque les enfants dorment.
Elle n'est pas insensible à son charme et elle l'avoue :
«Je n'aime pas mon état spirituel. Je n'aime pas mon état inquiet. Le Tsigane me trouble. J'ai déjà remarqué que, quand il me voit, il devient joyeux et moi aussi. J'ai l'impression que je suis comme une chaussure qui a rencontré l'autre chaussure de la paire. Mais je vais dominer cette sympathie.»
Carolina n'a pas gardé un bon souvenir des hommes. Ils lui ont fait trop de mal, elle en a peur. A la favela, tout le monde sait que le Tsigane a beaucoup de choses sur la conscience. On le soupçonne même d'avoir commis un meurtre. Lorsqu'il devient trop pressant, Carolina Maria de Jésus menace de le dénon-cer à la police. Le bel homme aux tempes argentées s'enfuit. Elle ne le reverra jamais.
16 avril 1959 : ce jour-là, il y a du monde dans la favela de Canindé et même du beau monde. Des hommes et des femmes en chaussures se sont aventurés dans le dédale des rues boueuses. Ils sont sortis de longues voitures venues de l'Amérique du Nord si lointaine. La raison de ce déplacement exceptionnel est une initiative de la municipalité de São Paulo. Sou-cieuse de faire enfin quelque chose pour la population du bidonville, elle lui a offert une aire de jeux pour les enfants et les autorités sont venues l'inaugurer en grande pompe, accompagnées par la presse.
En fait d'aire de jeux, il s'agit uniquement de balançoires, une vingtaine de balançoires, qui ont été installées dans un terrain vague et qui attendent l'arrivée des enfants. Seulement, ceux-ci ne viennent pas. A leur place, ce sont des adultes, des hommes jeunes et moins jeunes, qui envahissent l'aire de jeux et qui se balancent en narguant les représentants de la préfecture et de la mairie. Euclide, en particulier, chante à tue-tête, en riant de toute sa bouche édentée.
Carolina Maria de Jésus regarde le spectacle au premier rang, aux côtés d'un officiel renfrogné et de sa femme. Un homme d'une quarantaine d'années s'approche d'elle.
— Qu'est-ce qui leur prend ? Ils sont fous ?
— C'est vrai qu'ils sont fous et ce n'est pas drôle de vivre avec ces animaux-là, mais pour une fois ils n'ont pas tort... On voudrait l'eau et l'électricité, des maisons en dur et vous nous apportez des balançoires !
Carolina adresse un petit salut à l'homme.
— Je vous laisse. Je vais aller raconter cela dans mon journal.
— Vous tenez un journal, vous ?
— Oui, depuis quatre ans. Je raconte tout ce qui se passe à la favela.
— J'aimerais le voir.
— En quoi cela intéresse la mairie ou la préfecture ?
— Je ne suis pas un officiel, je suis journaliste. Je me présente : Audalio Dantas, reporter au Foihas de São Paulo (à suivre...)


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