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Histoires vraies
Quartier du désespoir (6e partie et fin)
Publié dans Info Soir le 25 - 06 - 2009

Résumé de la 5e partie n Les feuillets de Carolina Maria de Jésus ont du succès, le livre est publié. Elle rencontre des personnalités importantes lors de la dédicace...
Lorsque arrive devant elle un sénateur bien connu, dont le programme est «le peuple avant tout», les flashes des photographes crépitent. Nullement intimidée, Carolina Maria de Jésus lui rédige sa dédicace :
«J'espère que vous donnerez aux pauvres ce dont ils ont besoin et que vous cesserez de mettre dans vos poches tous les impôts perçus. Bien sincèrement.»
Carolina Maria de Jésus est riche. La suite de son histoire devrait ressembler à un conte de fées, mais il n'en est rien. La réalité est souvent plus complexe, plus déroutante. Sa réussite n'a pas ému les autres habitants du bidonville, bien au contraire. Ils disent d'elle : «Maintenant, elle est de la noblesse. Elle a gagné beaucoup d'argent en disant des méchancetés et des mensonges sur nous.»
Quand elle revient à Canindé pour emporter ses quelques affaires auxquelles elle est attachée en tant que souvenirs, c'est presque l'émeute. On lui réclame des cruzeiros, les gens se couchent dans la rue pour empêcher sa camionnette de partir. Elle parvient enfin à démarrer, sous une pluie de tomates pourries et d'immondices. Un peu plus tard, à la suite de la parution de son livre, les autorités prendront la décision de détruire la favela, mais tous les habitants ne seront pas relogés aussi bien qu'ils l'espéraient et, loin de lui être reconnaissants, ils ne la détesteront que davantage.
Carolina Maria de Jésus va s'installer dans une maison de cinq pièces, avec salle de bains, gaz, électricité et la «fontaine» sur l'évier. Son livre s'est vendu à plusieurs millions d'exemplaires, c'est un succès mondial, il a été traduit en treize langues. Elle est plus riche que presque tous ses voisins de ce quartier chic de São Paulo, mais elle n'a pas leurs manières. Par exemple, comme Vera jette ses chaussures par la fenêtre, sa mère se précipite et crie au passant qui se trouve là :
— Hé, homme blanc, ne barbote pas les chaussures de ma fille !
Alors, Carolina Maria de Jésus, qui n'a pas plus sa place chez les pauvres que chez les riches, décide de vivre à l'écart. Elle s'installe dans une ferme isolée. C'est là qu'elle continue son œuvre, mais sans rencontrer le même succès. Car il ne s'agit plus de documents vécus : elle expose ses idées sur le plan politique, soutenant des thèses féministes et sociales.
Carolina Maria de Jésus est morte en 1977, à l'âge de soixante-quatre ans. Lors d'un des derniers entretiens qu'elle a accordés, un journaliste lui a demandé ce dont elle était le plus fière et elle a répondu : «Avoir pu donner de l'instruction à mes enfants, en espérant qu'un jour ce sera le cas de tous les enfants du monde.»


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