Appel n «Il faut que la société apprenne à revendiquer son patrimoine.» C'est le vœu formulé par le directeur de la culture de la wilaya de Tipasa, Hocine Ambès, lors de la présentation des résultats de la 1re phase du Plan de protection et de mise en valeur des sites archéologiques de Tipasa (Ppmvsa), adopté début mai 2009. Selon lui, le Ppmvsa permettra au patrimoine d'être un facteur de socialisation et de préserver sa valeur historique et culturelle. «Il faut savoir présenter le patrimoine pour que la société se l'approprie», a-t-il suggéré. Dans une conférence intitulée : «Méthodologie d'approche et contenu de la 1re phase : diagnostic et mesures d'urgences», prononcée à l'occasion de la célébration du mois du patrimoine sous le thème «Sécurisation du patrimoine», le responsable a tenu à expliquer qu'avec les changements en cours au niveau mondial, il est aujourd'hui admis que le patrimoine doit être intégré aux populations qui doivent en tirer leur principale ressource. L'Unesco, a-t-il indiqué, soutient fortement l'idée de l'association des valeurs d'héritage au patrimoine culturel en ayant des prestations économiques, environnementales et sociales positives et où la communauté jouera un rôle important intégré dans une logique de développement durable de ces ressources. Ce point constitue, d'ailleurs, l'un des aspects forts que vise le projet du Ppmvsa. Réalisé par le Cneru sous l'égide du chercheur et chef de projet Youcef Chennaoui, ce plan a été lancé en juillet 2008 et s'étalera jusqu'au mois de novembre prochain. C'est un projet pilote au niveau national qui permettra au secteur de la culture et du patrimoine, selon M. Ambès, d'arriver à des évaluations pragmatiques et objectives qui donneront au patrimoine de Tipasa toute sa valeur sociale et historicoculturelle. Jusque-là, ce plan a permis d'arrêter définitivement la superficie réelle des périmètres est et ouest des deux grands sites archéologiques que compte Tipasa et qui s'étendent sur 48,15 hectares. «Cela a été fait grâce à des compétences à 100% algériennes avec le système satellitaire UTM de recherche scientifique qui a permis d'arriver à la vraie consistance physique de la ressource archéologique de Tipasa», s'est félicité le conférencier. En tant qu'outil d'application juridique et de gestion de l'espace, ce plan sera opposable au tiers, selon le même responsable. En effet, tout gestionnaire du patrimoine dans l'ensemble des sites archéologiques à travers le pays «aura entre les mains un outil juridique, qui lui permettra d'harmoniser ces sites avec leur environnement urbain de manière à mieux les protéger contre toutes formes de pressions urbanistiques ou autres», a-t-il expliqué. C'est un plan qui touche tous les aspects identitaires de la wilaya et ses résultats définitifs seront rendus publics au mois de novembre prochain.