Défi n Les Etats-Unis, miraculés du premier tour, peuvent-ils résister à l'Espagne de Xavi, Torres et Villa, qui a gagné ses 15 derniers matches, aujourd'hui à Bloemfontein pour la première demi-finale de la Coupe des Confédérations-2009 ? l Sûre d'elle et de son football depuis son triomphe à l'Euro-2008, l'Espagne et ses stars du championnat d'Angleterre et du FC Barcelone, champion d'Europe lui aussi semble trop forte pour l'équipe américaine. La simple comparaison des effectifs et des clubs dans lesquels jouent les internationaux espagnols et américains donne une idée de l'écart entre les deux sélections. Vicente Del Bosque s'appuie sur Fernando Torres, Xabi Alonso (Liverpool), Cesc Fabregas (Arsenal), Iker Casillas, Sergio Ramos (Real Madrid), Xavi ou Puyol (Barça) quand les stars de Bob Bradley, le sélectionneur US, s'appellent Jozy Altidore (Jerez, qui vient de remonter en 1re division espagnole), Clint Dempsey (Fulham) ou Landon Donovan (LA Galaxy, après un passage au Bayern Munich où il n'a joué que quelques matches)... Les Américains, qui ont réussi l'exploit de rejoindre le dernier carré après deux défaites initiales (3-1 contre l'Italie et 3-0 contre le Brésil), ne pèsent pas lourd sur l'échiquier international face à l'Espagne, qui vient de battre le record de victoires consécutives d'une sélection. «Notre adversaire peut avoir peur plus que nous», note le milieu Albert Riera, confiant. Mais «ils n'ont rien à perdre, prévient Xavi. Il y a sûrement plus de pression, mais nous assumons le rôle du favori.» Les Espagnols restent sur leurs gardes. On peut lire sous un autre angle les performances américaines aux deux premiers matches. Contre l'Italie, l'équipe US a joué à dix près d'une heure après l'exclusion sévère de Clark. Elle avait même réussi à ouvrir la marque en infériorité numérique. «L'Espagne est sûrement la meilleure équipe du monde, avec le Brésil et l'Argentine, note Donovan. Ils ont la balle la plupart du temps, il ne faut pas en être frustré, des fois vous avez l'impression que vous ne l'aurez jamais! Mais nous allons les mettre sous pression et voir comment ils réagissent. Si nous y arrivons, je pense que nous avons une chance.» «On ne peut pas lutter individuellement, conclut Donovan, mais si nous jouons unis et sans peur, on peut les frustrer un peu.» Torres : «Nous n'avons pas envie que ça s'arrête» l C'est Fernando Torres, attaquant vedette de l'Espagne et individualité la plus célébrée des stades sud-africains de la Coupe des Confédérations, qui l'affirme : «Le meilleur atout de la Furia Roja reste sa cohésion et son état d'esprit.» «Pour gagner 15 matches consécutifs, il faut un peu plus que bien jouer et avoir une bonne équipe, affirme le numéro un au ‘'vuvuzelamètre'' (trompette), il faut quelque chose de plus. Ce n'est pas un secret : la force de cette équipe c'est le groupe. Et la faim de victoires.» Le record du monde de succès consécutifs d'une sélection nationale (15) que l'Espagne a battu contre l'Afrique du Sud (2-0) «en est une preuve de plus, ajoute Torres. Nous n'avons pas envie que ça s'arrête.» En l'occurrence, le discours quelquefois pré-mâché des footballeurs sonne juste. Il se dégage de cette équipe d'Espagne une vraie force collective et un enthousiasme palpable. Cannavaro agacé par les critiques l Le capitaine de l'Italie Fabio Cannavaro, revenu avec ses coéquipiers à Rome mardi à la suite de l'élimination en Coupe des Confédérations dimanche, s'est dit agacé par les critique des médias sur la vieillesse de la sélection championne du monde. «Arrêtons avec cette histoire sur ‘'les vieux'', c'est devenu une mode maintenant», a relevé le défenseur central âgé de 35 ans, cité par l'agence Ansa. «Ca me fatigue. Pour ma part, je suis à disposition et c'est (le sélectionneur Marcello) Lippi qui décide», a-t-il insisté. Successivement battue par l'Egypte (1-0) et le Brésil (3-0) en Afrique du Sud, la Nazionale a paru usée. Et depuis, les médias italiens réclament tous du renouvellement et du rajeunissement. «Je ne suis pas seulement là parce que j'ai soulevé la Coupe du monde, a poursuivi la nouvelle recrue de la Juventus. Tout le monde a en mémoire les sept matches du Mondial-2006, et, comparé à cela, je joue toujours mal. Mais comme Lippi, je crois que les joueurs qui sont là sont les meilleurs que puisse offrir notre football en ce moment. Des phénomènes, dans le football italien, je n'en vois pas.»