Aux Etats-Unis, terre de toutes les innovations et de toutes les aventures, le magnétisme animal avait beaucoup de chance de réussir. Déjà, en 1784, le marquis de Lafayette, qui avait accueilli avec enthousiasme les travaux de Mesmer, écrit à George Washington pour lui faire part de la découverte de Mesmer. «Un docteur allemand nommé Mesmer, ayant fait la plus grande découverte sur le magnétisme animal, a formé des élèves, parmi lesquels votre humble serviteur qui est l'un des plus enthousiastes.» Lafayette rencontre Washington et assiste à des rituels de guérisons de tribus indiennes : il acquiert la conviction que le magnétisme animal est une pratique très ancienne et qu'il était connu des tribus primitives d'Amérique. Si des scientifiques américains adhèrent au mesmérisme, d'autres, en revanche, et il ne s'agit pas des moindres, le rejettent. C'est le cas de Benjamin Franklin et de Thomas Jefferson qui critiquent sévèrement le mesmérisme et multiplient les écrits pour le discréditer. Les deux savants redoutaient qu'une vague d'irrationalisme ne submerge leur pays et nourrisse le charlatanisme. Mais les partisans du magnétisme animal, originaire d'Amérique ou venus d'Europe, vont s'imposer et attirer de grandes foules. Le Français Joseph du Commun enseigne et pratique le magnétisme à New York et au Massachusetts. Même si la pratique est mal vue des scientifiques, aucun décret ne l'interdit. Cependant, devant les progrès de la médecine, et de la découverte de l'électromagnétisme par Faraday, le mesmérisme recule et devient un thème des sciences occultes et d'une nouvelle discipline, la parapsychologie.