Privations Depuis une vingtaine d?années, la population vit dans des conditions atroces dues, en grande partie, à l?inexistence d?eau qui paralyse les quelques activités industrielles et pénalise lourdement les habitants. Ils sont des milliers à n?avoir jamais vu l?eau couler dans leurs robinets alors que des cités environnantes, à l?exemple du douar Boudjemaâ-Bachkha, de Hassi Bounif et Bir el-Djir, sont alimentées régulièrement. La situation dramatique que vit Haï Bendaoud apparaît clairement à travers son isolement administratif, au seul bénéfice de la petite daïra de Bir el-Djir qui rafle ainsi la quasi-totalité des crédits et des subventions pour la réalisation d?infrastructures de base. Outré, un citoyen souligne que plusieurs demandes de rattachement de crédits au profit de Haï Bendaoud pour la réalisation d?un réseau d?AEP sont restées à ce jour lettre morte. Pour manifester le bien-fondé de leurs revendications, les habitants ont observé plusieurs sit-in de protestation dans le but de rappeler aux responsables qu?ils sont plus de 60 000 Algériens privés d?eau depuis des lustres, alors que le réseau existe. «Qu?attendent les élus locaux pour se pencher sur le problème de l?eau et tenir leurs promesses distillées à forte dose pendant les élections ?», déplorent des citoyens de Haï Bendaoud. Ironie du sort, la population de Haï Bendaoud dépasse de loin celle du chef-lieu de la commune de Bir el-Djir, située à 400 mètres environ. La croissance rapide de la population engendrée en grosse partie par l?exode rural lié essentiellement à la situation sécuritaire a fait connaître à la localité de Haï Bendaoud un second développement depuis une décennie, à la suite du recasement de citoyens provenant des vieux quartiers d?Oran en décrépitude. Evidemment, la non-maîtrise de la gestion de cette agglomération, qui a germé aux portes de la cité, n?a pas été sans problème et les moyens dont disposait l?ancienne commune de Bir el-Djir, avant sa promotion administrative en chef-lieu de daïra, ne pouvait contrer tous les besoins induits par ce «développement» par trop rapide. Les citoyens ne cachent pas leur désappointement : «Il est regrettable de constater que jusqu?à l?heure actuelle, la population de Haï Bendaoud continue de faire les frais d?une politique dichotomique. Car priver d?eau potable 60 000 citoyens devrait inciter les responsables à tous les niveaux à réfléchir avant de formuler les promesses électoralistes jamais honorées.» En effet, comment peut-on évoquer la transparence des élus locaux si des dispositions efficaces continuent à tâtonner dans l?incertitude ? Cet état de fait peut également s?expliquer par la rigidité des rapports qui caractérisent l?organisme distributeur (l?Epeor), l?Opgi et les structures locales. Et c?est dans le souci d?une disponibilité de ce produit vital que des mesures urgentes doivent être introduites pour remédier à l?injustice vécue par la population de Haï Bendaoud, longtemps «otage» d?uns statut juridico-administratif communal opaque.