Protestation C?est une question de mauvaise gestion et non de fatalité : les habitants de ce quartier, confrontés à la pénurie d?eau, pointent un doigt accusateur vers les élus. Depuis une vingtaine d?années, la population vit dans de pénibles et d?atroces conditions dues, en grande partie, à l?inexistence d?eau qui paralyse les quelques activités industrielles et pénalise lourdement les habitants de cet immense douar à 5 minutes du centre-ville d?Oran. Ils sont des milliers qui n?ont jamais vu l?eau couler dans leurs robinets, alors que d?autres habitants des cités environnantes, à l?exemple des douars Boudjemaâ, Bachkha, Hassi Bounif et Bir El-Djir, sont approvisionnés régulièrement. La situation dramatique que vit Haï Bendaoud apparaît clairement à travers son isolement administratif au seul bénéfice de la petite daïra de Bir El-Djir, qui rafle la quasi-totalité des crédits et des subventions pour la réalisation d?infrastructures de base. Outré, un citoyen soulignera à cet égard que plusieurs demandes de rattachement de crédits au profit de Haï Bendaoud pour la réalisation de l?AEP sont restées à ce jour lettre morte. Les habitants ont observé plusieurs sit-in de protestation dans le but de rappeler aux responsables qu?ils sont plus de 60 000 Algériens privés d?eau depuis des lustres, alors que le réseau en eau potable existe bel et bien. «Qu?attendent les élus locaux pour se pencher sur le problème de l?eau et tenir les promesses faites pendant les élections ?», déplorent des citoyens de Haï Bendaoud. Ironie du sort, la population de Haï Bendaoud dépasse de loin par son nombre la capacité du chef-lieu de la commune de Bir El-Djir, située à 400 mètres environ. La croissance rapide de la population, engendrée en grande partie par l?exode rural lié essentiellement à la situation sécuritaire, a fait connaître à la localité de Haï Bendaoud un second développement depuis la décennie écoulée à la suite de recasement de citoyens provenant des vieux quartiers en décrépitude d?Oran. Evidemment, la non-maîtrise de cette agglomération, qui a germé aux portes de la cité, n?a pas été sans problèmes. Les moyens dont disposait l?ancienne commune de Bir El-Djir avant sa promotion administrative en chef-lieu de daïra, ne pouvait couvrir tous les besoins induits par ce «développement» trop rapide. Les citoyens ne cachent pas leur désappointement lorsqu?ils nous précisent leurs pensées. «Il est regrettable de constater que, à l?heure actuelle, la population de Haï Bendaoud continue de faire les frais d?une politique de dichotomie. Car priver d?eau potable 60 000 citoyens devrait inciter les responsables à tous les niveaux à réfléchir avant de formuler des promesses électoralistes jamais honorées.» En effet, comment peut-on évoquer la transparence des élus locaux si des dispositions efficaces continuent à tâtonner dans l?incertitude ? Cet état de fait peut également s?expliquer par la rigidité des rapports qui caractérisent l?organisme distributeur, en l?occurrence l?Epeor, l?Opgi et les structures locales. Et c?est dans le souci d?une disponibilité de ce produit vital que des mesures urgentes relatives à l?AEP doivent être introduites pour remédier à l?injustice vécue par la population de Haï Bendaoud longtemps «otage» d?un statut juridico-administratif communal opaque et inexistant.