Objectif n Les présidents américain, Barack Obama, et russe, Dmitri Medvedev, doivent annoncer, ce lundi, à Moscou, des progrès vers la limitation des armes nucléaires et un accord sur l'Afghanistan. M. Obama est arrivé ce lundi vers 13h 20 heure locale à Moscou (9h 20 GMT) pour une visite destinée à relancer les relations avec un partenaire qui reste essentiel, mais avec lequel les rapports se sont sévèrement dégradés sous la présidence Bush. Des progrès vers le désarmement ainsi qu'un accord sur le ravitaillement des forces américaines engagées en Afghanistan via le territoire russe mettraient Américains et Russes sur la bonne voie. Les deux gouvernements ont exprimé leur désir de relancer leurs relations, et paraissent soucieux d'en faire la démonstration de lundi à mercredi, quand M. Obama passera avec M. Medvedev mais aussi le Premier ministre Vladimir Poutine plus de temps qu'aucun Président américain depuis longtemps. Réunions de travail, conférence de presse, dîner : MM. Obama et Medvedev auront quatre heures d'entretiens dès ce lundi après-midi au Kremlin, et devraient donner plus de teneur à un accord final qui doit prendre le relais du traité historique Start de 1991 pour la réduction des armements stratégiques. Ils devraient aussi faire savoir que la Russie accepte le transit par son territoire de matériel militaire américain à destination de l'Afghanistan. MM. Obama et Medvedev doivent signer une déclaration énonçant les paramètres d'un accord sur le désarmement nucléaire, auxquels les négociateurs se référeront ensuite pour poursuivre leur travail. «Un accord a été trouvé sur le texte de la déclaration», a indiqué ce matin une source au ministère russe des Affaires étrangères. Selon le Kremlin, cette annonce devrait comporter des chiffres, ce qui laisse supposer une entente sur le nombre de têtes nucléaires. Un conseiller de la Maison-Blanche a rappelé l'importance d'un nouveau Start pour réduire les arsenaux nucléaires, et resserrer les liens avec la Russie. Il restera toutefois encore beaucoup à accomplir pour conclure dans les détails un nouveau Start avant la fin de l'année. Le traité Start I expire le 5 décembre. Parmi les difficultés émerge l'un des grands motifs de tensions entre Washington et Moscou : le projet américain d'installer en Europe de l'Est des éléments d'une troisième composante de son bouclier antimissile. La Maison-Blanche entend aussi que la relation avec la Russie ne se résume plus aux seuls intérêts stratégiques. Elle a dit avant le voyage vouloir une remise à zéro de ses relations avec la société russe également. M. Obama ralliait lundi Moscou pressé par une partie de son opinion de ne pas oublier en route les droits de l'homme et le respect de l'Etat de droit en Russie. Un grand discours annoncé pour demain, mardi, sur les relations américano-russes et «la manière dont les grandes puissances devraient envisager le siècle nouveau», selon la Maison-Blanche, sera écouté attentivement dans un pays dont le gouvernement a souvent réagi abruptement quand on essayait de lui donner des leçons.