Nécessité n Le développement des espaces verts dans la capitale devra constituer une priorité pour faire sortir cette ville de son étouffement. Alger est aujourd'hui ni blanche ni verte, elle est plutôt invivable. Aujourd'hui, on ne peut parler ni de grandeur ni de blancheur. Même si les nostalgiques aiment encore à la désigner par le qualificatif flatteur d'Alger la Blanche, pour les spécialistes de l'environnement et de l'urbanisme, Alger est loin de pouvoir se mesurer aux grandes villes des pays développés ou même à certaines villes des pays émergents comme «Tunis la verte» ou «Beyrout le Petit Paris». Les temps ont changé et Alger a perdu de sa blancheur, constatent amèrement les anciens qui ont connu la ville à l'époque coloniale et dans les années 1960 et 1970. La jeune génération n'a rien vu de cette blancheur. Tout simplement parce que la propreté et l'hygiène ont cédé la place à l'anarchie et à la pollution. On a beaucoup parlé de rendre la capitale plus commode, plus propre, plus saine et plus belle. Mais on n'a fait que parler. Rien ou presque n'a été fait. Certes, on ne peut pas atteindre du jour au lendemain la norme appliquée par Tunis qui est surnommée à juste titre «Tunis El-Khadra», mais il est vital tout de même de tracer une stratégie pour rendre la capitale de l'Algérie plus vivable et faire sortir ses habitants de l'étouffement. Particulièrement ceux qui résident dans des quartiers populaires et qui ont du mal à respirer l'air frais. Plusieurs espaces urbains sont de plus en plus envahis par le béton, rendant ainsi le paysage insupportable. Et le nombre important de visiteurs qui ont envahi le légendaire jardin d'Essai après sa réouverture en mai dernier illustre parfaitement la grande frustration des Algérois qui n'ont pas grandi en contact direct avec la nature. Pourtant, le fait de grandir en contact avec la nature est primordial pour un développement sain de la personnalité de l'individu. C'est pour cela, d'ailleurs, que les pays développés accordent souvent une grande importance à l'urbanisme végétal. D'après un sondage réalisé en 2009 en France, les Français considèrent que le deuxième endroit le plus important de leur maison, juste derrière le salon, c'est le jardin. Ce qui n'est malheureusement pas le cas dans notre pays, notamment dans les grands centres urbains où les rares espaces verts sont délaissés ou mal gérés. A titre d'illustration, la wilaya d'Alger compte 30 parcs déficitaires sur les 57 dont elle dispose et a recours toujours aux mêmes Etablissements publics à caractère industriel et commercial (Epic) pour leur embellissement sans l'intervention de bureau d'études spécialisées.