Expression n Le folklore et les traditions populaires du Malawi et du Mozambique étaient à l'honneur, hier, mardi, au théâtre de verdure. L'ambiance était festive et chaleureuse grâce aux chants et danses authentiquement africains. Le Malawi et le Mozambique ont présenté chacun des tableaux d'une extrême richesse visuelle : costumes aux couleurs éclatantes, expression corporelle vive et expressive. Chaque danse se présentait comme une peinture, une fresque colorée et chatoyante, naturelle et fort démonstrative. Le corps, expansif, se libérait et s'exprimait pleinement avec spontanéité et sans retenue. Un rapport extraordinaire liait à l'évidence les danseuses à leur corps. Ce rapport, toutes l'entretiennent sans tabou ni complexe. Elles le mettent en valeur. C'est un langage par lequel les danseuses expriment une sensibilité et illustrent une image à travers laquelle sont montrées des scènes de vie. Les danses présentées au public par les troupes du Malawi et du Mozambique et accentuées par les percussions sont plus qu'une expression corporelle, témoignant d'une culture ou résumant un folklore. Elles son aussi un langage par lequel est racontée une histoire et décrite une situation. Chaque tableau – ou danse – se présente comme une nomenclature de signes et de symboles, d'images et d'impressions. Les danses du Malawi ou du Mozambique – comme d'ailleurs toute autre danse africaine – sont pronominalement ancrées dans le terroir, se nourrissant et s'inspirant de l'environnement dans lequel elles évoluent. Elles puisent dans des sources diverses, telles les habitudes sociales, la religion et toute autre forme culturelle. Toutes ces danses perpétuent les mythes, les croyances, l'histoire et les récits ancestraux. L'une des danses présentées par le Malawi raconte une scène de mariage avec autant de détails que de couleurs. Cela revient alors à dire que les danses africaines se présentent également comme des pièces théâtrales : les protagonistes ne dansent pas seulement, elles jouent un rôle, elles interprètent une situation, ce qui fait, d'ailleurs, la spécificité – et même l'authenticité – des danses africaines. A croire que le public a assisté non pas à un spectacle de danse, mais à une représentation théâtrale. Tout y est : les comédiens (les danseurs), l'histoire et la mise en scène. Ainsi, le spectacle était un voyage en Afrique, au cœur du continent. C'était une rencontre culturelle. Par ces danses, le public est allé à la rencontre d'une ancestralité millénaire et d'une authenticité évidente et colorée.