Les usagers des trains ont dû recourir ce matin à d'autres moyens de transport, les cheminots ayant observé une journée de protestation. Celle-ci ne ferait qu'annoncer des mouvements autrement plus importants pouvant aller jusqu'à une grève nationale illimitée si les revendications des protestataires ne sont pas prises en considération. Ce mardi, les usagers du train ont été pénalisés par le mouvement de protestation des cheminots. C'est le constat que nous avons fait, ce matin, à la gare de l'Agha, à Alger, où les trains étaient à l'arrêt. «On ne laisse personne entrer», nous a déclaré un agent de sécurité. Les protestataires qui ne sont pas à leur premier mouvement revendiquent «l'application de la grille des salaires qui est dans le nouveau système des ressources humaines, l'entreprise ne veut pas d'une augmentation de plus de 12% de la masse salariale, alors que le nouveau système inclut une augmentation beaucoup plus conséquente», nous a déclaré, Mme Bounab Malika, membre du conseil de la fédération nationale des cheminots.Cette journée de protestation a ainsi été décidée après le rejet des revendications de la fédération. Cette dernière avait donné un délai de deux mois pour la finalisation des dossiers relatifs à la classification des postes de travail (Etude Indefoc), l'examen du déroulement de carrière, la formation et l'organisation des examens et l'amélioration des conditions de travail.Après l'expiration du délai, l'entreprise a accepté toutes les revendications, sauf celle relative à la classification des postes de travail car elle n'en a, semble-t-il, pas les moyens. A ce propos Abdelhamid Derradji, secrétaire général de la Fédération nationale des cheminots, appelle les pouvoirs publics à intervenir pour aider l'entreprise qui connaît des difficultés financières. Les quelques cheminots que nous avons rencontrés au niveau de la direction générale de l'entreprise nous ont fait part de leurs problèmes et des conditions déplorables dans lesquelles ils travaillent. «Nous touchons le salaire le plus bas, en plus de cela nous travaillons dans de très mauvaises conditions». En l'absence de réponse à leurs revendications, les cheminots menacent d'observer d'autres journées de protestation, et même d'aller plus loin, voire une grève illimitée, qui va paralyser tout le pays. Rappelons que plusieurs grèves ont été observées au niveau national, notamment par les conducteurs et les mécaniciens (roulants), pour des revendications d'ordre social comme l'augmentation des primes, surtout celle de déplacement, de kilométrage et de traction mais aussi et surtout la prime de risque qu'ils jugent dérisoire.