Musique n Le jeu symphonique était substantiel et mélodique, réfléchi et riche en émotion. L'Orchestre symphonique national a présenté, hier, mercredi, au théâtre de verdure, une belle prestation musicale, durant laquelle l'ensemble a gratifié, pendant plus d'une heure, le public nombreux, de plusieurs compositions inédites, des créations conçues pour la circonstance, c'est-à-dire à l'occasion du Festival culturel panafricain. En ouverture, l'orchestre, sous la direction de Zahia Ziouani, a joué Africa, une partition entièrement dédiée à l'Afrique. La pièce se voulait un hymne à l'amour et à la paix. Une autre composition, une création également conçue exclusivement pour le panaf, et qui a pour titre La mariée de l'Afrique a suivi. Gouraya et Jikele Maweni, arrangées par Rachid Saouli, sont deux autres partitions qui ont suscité l'admiration de l'assistance qui, du début jusqu'à la fin, a prêté une ouïe fine et attentive. Un poème symphonique de Boudjemaâ Merzak a été également joué par l'orchestre qui, juste après, a enchaîné avec Zahoua oua Mraha, une composition tiré du patrimoine arabo-andalou et symphoniquement arrangé par Rachid Saouli. Le spectacle symphonique s'est déroulé en deux actes. Entre les deux, un tableau chorégraphique a été présenté et offert au public. ‘'Le mirage du Tassili'' est une création signée Nouara Idami et conçue aussi spécialement pour le festival panafricain. Cette chorégraphie, donnée par le ballet El-Amel, se présentait comme un mélange de genres et de tons, et dans laquelle s'associaient aux gestes et mouvements à trait traditionnel une inspiration contemporaine et une touche imaginative. La chorégraphie traduisait une sensibilité corporelle puisée dans cette Afrique, attachée à son ancestralité et à son authenticité. Puis a suivi le chanteur nigérian Ebong Bassey qui a interprété une chanson dédiée au continent noir, intitulée One more song of peace. La soirée s'est terminée en apothéose avec l'inoubliable El-Hamdoulileh du grand et maître de la chanson chaâbi, à savoir le défunt El-Hadj M'hamed El-Anka, interprétée avec brio par la chorale. Et aussi sur un extrait de Carmina Burana et un autre Wahed El Ghouziel tiré du patrimoine musical algérien. Puisées du patrimoine musical national, arabe et africain à la fois, cette belle combinaison musicale, harmonieusement équilibrée et animée par près d'une centaine d'artistes, musiciens et choristes, était merveilleusement rehaussée par un jeu franc et dont la maîtrise des instruments était parfaite : les notes étaient bien – et joliment – exécutées, la musicalité était coordonnée… Les sons des violons, clarinettes et contrebasses se sont bellement et habilement mêlés aux rythmes des djembés, derbouka et kerkabou. Ainsi, les différentes pièces interprétées avec brio étaient des compositions associant le symphonique, l'universel aux rythmes traditionnels et aux sonorités évoquant le terroir.