A Alger, autrefois, la préparation de la bouqala était une affaire de spécialiste. Il ne s'agissait pas d'une magicienne ou d'une sorcière mais elle s'y connaît en matière de mystères. On jette de l'encens sur le kanoun ou brasero et on en parfume un vase ou bouqala, on y verse de l'eau et on la couvre d'un linge. Puis, chacune des participantes donne un bijou qu'elle porte, en principe une bague, et on les introduit l'un après l'autre, puis on couvre de nouveau d'un linge. Une jeune fille vierge a introduit la première sa bague : c'est elle qui sera chargée de retirer les objets. C'est alors que la séance commence : l'une après l'autre, la matrone ou les autres participantes récitent des paragraphes rimés, contenant des prédications. La jeune fille plonge la main dans le bocal et retire, toujours cachées par le linge, l'une des bagues. Elle la ressort et la prédiction s'applique alors à sa propriétaire. Celle-ci ne manque pas de voir des rapports entre la prédiction et sa situation : retour d'un mari, désir d'une grossesse, réussite scolaire d'un enfant, homme à séduire, etc. On recommence l'opération trois fois, puis on remet toutes les bagues dans le bocal et la matrone le fait tournoyer trois fois au-dessus des têtes, pour obtenir de nouvelles prédictions. Le jeu peut durer toute la nuit.