Visite n Barack Obama entame aujourd'hui samedi au Ghana son premier déplacement officiel en Afrique noire. Le Président et son épouse Michelle, elle-même une descendante d'esclaves, ont été accueillis dans la nuit de vendredi à samedi à l'aéroport Kotoka d'Accra par le Président John Atta-Mills. Pour son premier déplacement en Afrique noire, le Président Obama a choisi ce petit pays anglophone ouest-africain, première ex-colonie d'Afrique noire à avoir accédé à l'indépendance, en raison de son bilan démocratique impressionnant des dix dernières années. Un bilan qui contraste singulièrement avec la situation générale sur le continent où les élections frauduleuses et violentes sont monnaie courante. «Vous avez là une démocratie qui fonctionne, une croissance économique significative et un Président qui est sérieux quand il combat la corruption», a-t-il déclaré juste avant son départ pour le Ghana. Le Président américain voulait aussi symboliquement enchaîner le sommet du G8 par un voyage en Afrique avant de rentrer à Washington pour bien montrer que «l'Afrique est directement connectée à notre politique étrangère». L'hôte de la Maison- Blanche devait prendre un petit-déjeuner samedi avec le Président Atta-Mills, fraîchement élu comme lui et en fonction comme lui depuis janvier, puis prononcer un discours au Parlement. Il devrait exposer sa vision du monde, et aussi évoquer la démocratie et la bonne gouvernance comme gages de développement en Afrique. Barack Obama, descendant d'un immigrant kenyan, semble aussi particulièrement préoccupé par l'agriculture sur ce continent qui a été frappé par de nombreuses famines. «Il n'y a aucune raison pour que l'Afrique ne soit pas autosuffisante sur le plan alimentaire», a-t-il affirmé avant de quitter l'Italie. «Il y a assez de terres agricoles, mais ce qui manque ce sont les bonnes semences, une irrigation adéquate, et une organisation par laquelle le paysan va pouvoir récolter, aller au marché et vendre à un prix équitable», a-t-il poursuivi. Dans l'après-midi, après avoir visité un hôpital d'Accra spécialisé dans la lutte contre le paludisme et soutenu financièrement par les Etats-Unis, Barack Obama et son épouse devraient se rendre au fort esclavagiste de Cape Coast, un témoignage de la tragédie que constitua la traite négrière pour l'Afrique. Le Président devrait s'exprimer dans cette imposante bâtisse tournée vers la mer et d'où des milliers d'Africains partirent vers l'Europe, l'Amérique et les Caraïbes pour un voyage sans retour. «Bienvenue à la maison, Obama !», titrait le quotidien d'Etat Daily Graphic. Dès, hier, vendredi, des Ghanéens en liesse, portant tee-shirts et casquettes à l'effigie d'Obama, attendaient leur hôte en dansant dans les rues de la capitale sur des airs composés à sa gloire.