Théoriquement, l'accès aux plages est gratuit pour tous. Mais en pratique, le citoyen se retrouve souvent tenu de payer des droits d'entrée qui ne disent pas leur nom. Les concessionnaires, à quelques exceptions près, prévoient à son intention une panoplie de services à payer et qui, au bout du compte, vident le mot «gratuité» de son sens. Le régime des concessions reste à revoir et la loi à expliquer et à appliquer. Bien que les plages fassent partie du domaine public de l'Etat, certains concessionnaires versent en effet dans des dépassements inadmissibles. Interrogé sur cette question, Abdel Ali Begoura, directeur général du Commissariat national du littoral, a tenté d'apporter ce matin sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, quelques éclaircissements concernant le régime des concessions et les modalités de leur délivrance. «Ce sont des déviations, il faut le reconnaître et il faut y mettre de l'ordre, c'est vrai que les citoyens trouvent des difficultés à s'installer dans un espace concédé parce que le concessionnaire exige ceci et cela», a-t-il reconnu. Cependant cela est tout à fait contradictoire avec la loi et la réglementation «permettant l'accès gratuit aux plages». «Il faut qu'on soit plus vigilant, il faut de l'information et de la formation, on emploie un jeune pour l'aider et il devient un petit roi dans l'espace qu'on lui concède c'est un peu sa faute, mais aussi la faute de ceux qui délivrent ces concessions», dit-il, critiquant le régime des concessions. Dans le même ordre d'idées, l'invité de la radio rappelle que la concession reste une décision de l'Etat. «C'est à l'Etat de donner ou de refuser de concéder ces lieux. Ce sont les walis qui donnent les concessions». Néanmoins et même si on refuse de délivrer ces concessions, cela continue à se faire sur le terrain comme c'est le cas à Alger. «Je ne crois pas que cela soit le cas dans toutes les plages d'Alger», répond M. Begoura. «On ne peut pas continuer dans ce pays à accepter certains dépassements comme ces gourdins qui nous obligent à payer pour accéder à certains lieux et pour garer son véhicule. Le citoyen doit réagir». D'après lui les choses vont s'améliorer grâce au programme des plages pilotes. Aujourd'hui il y a des wilayas où on trouve plus d'une plage pilote comme Tlemcen, Skikda, Aïn Témouchent et Jijel qui sont gérées par les services de la wilaya, la commune avec un administrateur et une organisation. Sur un autre registre, l'invité de la radio a refusé d'admettre qu'il existe des plages polluées en Algérie. «On peut parler peut-être d' un manque d'hygiène, mais jamais de pollution. On ne peut pas dire ça nous ne sommes pas un pays où il y a une industrie polluante», estime-t-il. Notons au passage que «notre littoral est l'un des plus préservés de la Méditerranée». «Ce n'est pas moi qui le dis mais ce sont les scientifiques», conclut-il.