De très nombreux estivants se plaignent de ce qu'ils qualifient de squat des plages de la corniche oranaise, faisant qu'elles sont devenues toutes privées avec accès payant. Officiellement, la plage est gratuite. Le plagiste, légalement établi ou non, affirme qu'il ne fait que percevoir la location du mobilier (table, chaises et parasol) disposé sur le sable. Mais il est impossible au baigneur d'installer ses propres équipements entre les tables en nombre important et trop rapprochées les unes des autres pour dissuader toute tentative aventureuse d'implanter entre elles un parasol. « J'ai payé des droits à la commune et j'ai investi beaucoup d'argent dans le mobilier que vous voyez devant vous, pour offrir tout le confort aux vacanciers », se justifie un plagiste, ajoutant : Je n'ai que deux mois de travail par an, j'ai donc besoin de rentabiliser mes investissements au maximum…Je paie la mairie, les impôts, des ouvriers, des agents de sécurité… Cela fait beaucoup de frais, je vous assure. Et puis, personne n'a jamais interdit la plage aux baigneurs. Mais voilà, il y a des gens qui nous disent qu'ils vont s'asseoir sur le sable, après on les trouve sur nos fauteuils sans avoir payé. On a eu des problèmes comme ça », conclut notre interlocuteur. Des arguments qui peuvent tenir la route, mais qui sont loin de convaincre le baigneur qui estime avoir le droit de se rendre dans n'importe quelle plage sans être obligé de payer l'accès et encore moins pour un service qu'il n'a pas demandé. Certains baigneurs déplorent le fait qu'on commence par payer le droit de stationnement, ensuite payer le gardien et encore payer pour aller à la plage. « Il ne reste plus qu'à payer le droit de se tremper dans l'eau », ironise un estivant. Un responsable de la commune de Aïn El Turck a déclaré que les plagistes ont payé le droit d'installer leurs équipements et de les louer à ceux qui le souhaitent, précisant qu'il n'a jamais été question d'interdire l'accès à la plage à quiconque. Quant au stationnement, notre interlocuteur estime qu'il est tout à fait normal que la collectivité profite de cette opportunité pour percevoir une taxe de stationnement, dont les recettes permettront à la mairie de faire face à certains travaux d'aménagement, de nettoiement et autres tâches d'entretien rendues nécessaires par la forte affluence des estivants. Quoi qu'il en soit, il semble que très peu de personnes arrivent à faire la différence entre ce qui est payant et ce qui gratuit, et qui doit absolument l'être. Il a été constaté que certaines familles de baigneurs ont fait contre mauvaise fortune bon cœur et ont mis la main à la poche à plusieurs reprises avant de pouvoir mettre les pieds dans l'eau.