Aspiration n Les parents rencontrés devant les centres d'examens partagent tous le même rêve, celui de voir le nom de leurs enfants figurer sur la liste des lauréats. Ils sont nombreux à accompagner leurs enfants le jour des épreuves, histoire d'atténuer la tension qui ne manque pas d'envahir les candidats au bac. Certains y passent toute la journée. Dans l'espoir d'encourager et de rassurer sa fille qui passe le bac pour la première fois, Habiba est là depuis 8h du matin. Elle scrute la moindre information qui peut filtrer de l'intérieur du centre d'examen. «Je crois que l'épreuve de langue arabe est très abordable, selon les premiers échos», nous dit-elle avant d'afficher une certaine appréhension quant aux épreuves des autres matières. L'angoisse que laisse apparaître Habiba est partagée par des milliers de parents qui espèrent voir leurs enfants décrocher le quitus de l'accès à l'université. «On a suivi sa scolarité de près en lui assurant toutes les conditions nécessaires pour réussir son cursus. Il m'est difficile de penser à l'échec, cela sera en quelque sorte mon échec aussi», nous confie de son côté Saïd qui voit déjà en son fils un brillant médecin. «De par son niveau, je pense qu'il est capable de franchir les portes de l'université avec brio», déclare-t-il avec assurance. «Le bac continue à être un certificat de référence qu'on le veuille ou pas. Il permet de se projeter dans l'avenir», dit-il avant d'être interrompu par une autre mère de famille qui se laisse volontiers interroger à ce sujet. «Je veux, certes, voir ma fille décrocher cet examen. Ce sera ma fierté. Mais même en cas d'échec, il y aura toujours la possibilité d'envisager une autre alternative.» Pour elle, la pression est une source d'angoisse. C'est pourquoi «j'évite de mettre la pression sur ma fille qui passe le bac pour la deuxième fois. Les études supérieures sont, je ne peux le nier, très importantes pour une fille. Elles constituent un gage de quiétude pour les parents qui ne veulent pas voir leurs enfants rongés par les difficultés de la vie», explique-t-elle. Et de poursuivre qu'il s'agit d'«un bagage qui permet à la fille, comme au garçon d'ailleurs, d'affronter les difficultés de la vie avec savoir et sérénité», reconnaît-elle. «Mais, on ne peut pas non plus exiger de nos enfants de partager les mêmes aspirations et la même conception de l'avenir», conclut-elle. Les avis des parents sont, ainsi différents, même s'ils convergent tous vers un même but, celui d'assurer l'avenir de leur progéniture. Un avenir qui passe pour certains impérativement par la réussite au bac, alors que pour d'autres ce diplôme n'est plus ce qu'il était. «Ce ne sont pas les métiers qui manquent si on veut réussir sa vie», estime, comme beaucoup de parents, Nacer, un entrepreneur père de cinq enfants.